Distribuer des tonnes de nourriture aux pauvres, offrir des milliers de paniers de Noël: l'affaire des oeuvres de charité? Pas pour trois jeunes Londoniens au grand coeur, dont le travail a été salué par le maire de Londres. Armé seulement d'un téléphone et d'une volonté de fer, le trio de «L'Offensive bonté» a exaucé les souhaits, petits et grands, de milliers de personnes.

Des jeunes Londoniens tentent de répandre un nouveau virus dans les rues de Londres: celui de la bonté. Leur devise? « tre gentil, c'est cool!»

 

Tout a commencé par une belle journée d'été, en août 2008. Les trois colocataires David Goodfellow, Bennie Crane et James Hunter ont interpellé des passants dans un parc avec une drôle de question.

«Que pourrait-on faire pour vous?» ont-ils demandé à des marcheurs étonnés.

Les réponses? Des chocolats pour une grand-mère. Une guitare électrique pour un garçon. Un party d'anniversaire pour une fillette.

Les bons samaritains se sont mis au travail. Après plusieurs refus, des entreprises ont répondu à l'appel. La grand-mère a eu ses truffes, le garçon, sa guitare Yamaha. La fillette a fêté son 11e anniversaire... avec les acrobates du cirque de Moscou!

Le groupe «L'Offensive bonté» (The Kindness Offensive) était né.

«Ç'a fait boule de neige. C'est une vraie partie de plaisir de donner. C'est une façon géniale de rencontrer des gens et c'est plus gratifiant que de rester à la maison», dit David Goodfellow, 30 ans, à La Presse.

Les gars ne font pas les choses à moitié. En octobre 2008, ils ont offert 25 tonnes d'aliments non périssables à 14 refuges pour sans-abri, gracieuseté de General Mills. À la suite d'un coup de fil au géant alimentaire, des camions de 18 roues s'étaient garés devant leur maison, à la stupéfaction du voisinage.

Bonté contagieuse

Depuis, ils multiplient les coups d'éclat. Ils ont par exemple servi 500 000 crêpes en février. Les vidéos de leurs exploits ont été vues des millions de fois sur YouTube.

Leur effort est remarqué. Et apprécié. «J'ai eu les larmes aux yeux, à Noël dernier, dit Robert Williams, un bénévole d'origine canadienne. Ils offraient des paniers de cadeaux à tout le monde dans la rue, même aux balayeurs de trottoirs.»

Le maire de Londres est aussi sous le charme. «Ils ont apporté une joie incalculable à des milliers de Londoniens», a dit Boris Johnson en mars denier.

La joyeuse bande prouve que la bonté est effectivement contagieuse. Ce sont les bénévoles et non les quémandeurs qui se bousculent au portillon. «Nous avons une ou deux offres par jour, explique David Goodfellow. Nos volontaires sont âgés de 7 à 77 ans. Des entreprises nous approchent aussi. Beaucoup de gens assis à leurs bureaux veulent faire du bien dans ce monde.»

L'année 2010 s'annonce bonne. «Tout ce que nous avons fait jusqu'à présent, c'est de la bagatelle comparativement à ce que nous préparons, dit-il. Si des multinationales lisent ces lignes, nous avons besoin de toute l'aide possible.»

thekindnessoffensive.com