L'ex-juge anticorruption italien Antonio Di Pietro a demandé jeudi le soutien de communauté internationale contre une loi controversée voulue par le premier ministre Silvio Berlusconi pour, selon le juge, se protéger de la justice et qui conduirait à «une dictature».

Dans un texte publié sur une pleine page de publicité dans l'International Herald Tribune, sous le titre «la démocratie est en danger en Italie», M. Di Pietro évoque des manoeuvres de M. Berlusconi envers la cour constitutionnelle italienne qui doit se prononcer en octobre sur la validité de cette loi.«J'appelle la communauté internationale à exercer la pression nécessaire afin de s'assurer que les principes de la démocratie et l'indépendance de la Cour constitutionelle soient préservés de sorte que la démocratie en Italie ne se transforme pas en dicature de fait», demande le chef du parti d'opposition l'Italie des Valeurs.

La cour doit statuer sur un texte adopté en octobre 2008 sur proposition du ministre de la Justice, Angiolino Alfano, qui prévoit la suspension des poursuites pour les quatre plus hauts responsables de l'État - président de la République, chef du gouvernement, présidents des deux chambres - pour la durée de leur mandat.

«Silvio Berlusconi a exigé l'introduction de la loi Alfano afin de s'assurer qu'il ne pourrait pas être poursuivi pour corruption d'un témoin en échange de faux témoigagnes dans deux cas séparés», affirme l'ex-juge anti-corruption.

Son ex-avocat britannique, David Mills, a été condamné en février à quatre ans et demi de prison pour faux témoignages en sa faveur lors de deux procès remontant à la fin des années 90.

Selon l'ex-juge, si la loi est déclarée invalide, M. Berlusconi pourrait être poursuivi dans le cadre des cette affaire de corruption présumée.

Or, M. di Pietro affirme que MM. Berlusconi et Alfaro ont été invités récemment à un dîner auquel participaient également deux juges de la cour constitutionnelle, une proximité qu'il juge «inacceptable» à quelques mois d'une décision qui concerne M. Berlusconi.