La France tentait hier de se remettre sur pied après avoir été frappée de plein fouet par une tempête meurtrière qui a coûté la vie à une dizaine de personnes dans le sud du pays.

Klaus, comme l'ont appelée les météorologues allemands, a touché la côte française à hauteur de Bordeaux, balayant tout sur son chemin avec des vents pouvant atteindre jusqu'à 180 km/h, avant de déboucher sur la mer Méditerranée.

 

Son passage a entraîné, directement ou indirectement, la mort d'une dizaine de personnes, selon le ministère de l'Intérieur. Une demi-douzaine ont été heurtées par des arbres ou des objets projetés. Quatre personnes, incluant un couple de vieillards, sont mortes intoxiquées après avoir activé des groupes électrogènes dans des espaces mal ventilés pour rétablir l'électricité.

12 morts en Espagne

Une douzaine de personnes sont mortes en Espagne, le nord-est du pays ayant été durement touché. Quatre enfants ont été tués et neuf autres blessés près de Barcelone, après l'effondrement d'une structure sous laquelle s'étaient réfugiés de jeunes sportifs.

Bien que le bilan global soit lourd, il est sensiblement moins élevé que celui occasionné par le passage d'une autre violente tempête, en 1999, qui avait fait près de 100 victimes en France.

Hier, plusieurs milliers de pompiers, d'électriciens et de cheminots étaient à pied d'oeuvre pour dégager les routes, relancer la circulation ferroviaire et rétablir l'électricité aux résidants des régions touchées.

En fin de journée, près d'un demi-million de personnes étaient toujours sans courant. Plusieurs étaient aussi privées d'eau en raison de l'interruption des systèmes de pompage. La société d'État Électricité de France a assuré que le service serait rétabli dans 90% des cas d'ici la fin de la semaine.

Côté transport, les choses rentraient tranquillement à la normale hier. Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, qui parlait «d'images de guerre» pour décrire la situation sur certaines lignes, a indiqué que les dégâts touchaient plus de 1500 kilomètres du réseau. Plus d'une centaine d'autocars ont été mobilisés pour venir en aide aux voyageurs laissés en plan.

La forêt durement touchée

La situation risque d'être particulièrement dramatique pour les sylviculteurs du Sud-Ouest puisque les autorités avançaient hier que certaines forêts, en Aquitaine, avaient été dévastées à plus de 60% par les vents.

En 1999, la plupart des arbres tombés avaient pu être revendus, notamment en Espagne et au Portugal, en plein boom immobilier. La crise économique actuelle compliquera cette fois sensiblement les choses.

Le président Nicolas Sarkozy s'est rendu dimanche dans une région située près de Bordeaux pour encourager les équipes en action sur le terrain. Il était accompagné pour l'occasion par cinq ministres.

Le chef d'État s'est félicité que Météo France ait pu alerter la population 12 heures à l'avance, limitant l'impact de la tempête.

Le premier ministre François Fillon a indiqué hier que l'état de «catastrophe naturelle» serait déclaré sous peu de manière à accélérer le versement des indemnisations aux familles touchées.

La Commission européenne s'est dite prête à puiser dans un fonds spécial pour couvrir une partie des dégâts, dont le coût est estimé à plusieurs centaines de millions de dollars.