On s'attendait à ce que la victoire de Barack Obama à l'élection présidentielle américaine ait des répercussions diplomatiques importantes. Mais pas nécessairement celle-là...

Le gouvernement italien est furieux des récentes sorties de la première dame française, Carla Bruni, qui s'en est prise il y a 10 jours au premier ministre Silvio Berlusconi dans une entrevue au Journal du dimanche, un hebdomadaire français.

 

Elle y déplorait que le controversé politicien ait souligné la victoire du candidat démocrate en relevant qu'il est «beau, jeune et bronzé».

«On mettra ça sur le compte de l'humour... Mais souvent, je suis très heureuse d'être devenue française», a déclaré Mme Bruni, qui a obtenu sa nationalité française au cours de l'été.

La pique a été mal reçue outre-Alpes, en particulier par l'ex-président de la République italienne, Francesco Cossiga.

«Nous aussi, Italiens, nous nous félicitons que Carla Bruni ne soit plus italienne... Qui sait si, par sa vie agitée, (elle) ne sera pas un jour contrainte de redemander sa citoyenneté italienne?» a-t-il déclaré.

La sortie de Berlusconi lui a valu plusieurs critiques en Italie, incluant celles du secrétaire général du Parti démocrate, Walter Veltroni. «Un homme d'État ne peut se permettre continuellement des blagues de cabaret», a déploré le politicien.

Avec sa superbe habituelle, le premier ministre italien a fustigé le manque d'humour de ses détracteurs, soulignant que seuls les «imbéciles» n'avaient pas compris qu'il blaguait. Un étiquette qui doit donc s'appliquer dans son esprit à Mme Bruni, relève, irrévérencieux, le quotidien de gauche Libération.

Le dossier Marina Petrella

La chanteuse a aussi fait des vagues récemment dans son pays d'origine en prenant la défense de Marina Petrella. Cette ex-militante des Brigades rouges, qui s'était réfugiée en France il y a 15 ans pour échapper à la justice, avait entrepris il y a des mois une grève de la faim pour protester contre sa possible extradition, réclamée par Rome.

Tant la première dame que sa soeur, la comédienne Valeria Bruni-Tedeschi, issues d'une riche famille qui avait fui l'Italie pour échapper à un possible enlèvement, ont plaidé auprès du président français Nicolas Sarkozy pour empêcher son renvoi.

La décision a été mal reçue par les associations italiennes de défense des victimes du terrorisme. «Mme Sarkozy n'est pas élue. Elle n'avait pas à se prononcer sur un dossier aussi sensible», a déclaré le président de l'une de ces organisations lors d'une manifestation tenue à Paris.

Les médias français continuent de faire leurs choux gras de la vie riche en rebondissements du couple présidentiel, qui est sur le point de célébrer son première anniversaire.

Le politicien de droite, et l'artiste réputée de gauche, s'étaient rencontrés en novembre dernier à la résidence d'un publicitaire connu, Jacques Séguéla, qui vient d'être élevé au rang d'officier de la Légion d'honneur.

La revue Gala, qui carbure aux vedettes, affirme que le chef d'État français a voulu récompenser M. Séguéla pour avoir «fait battre la chamade à son coeur et relancé le moteur de la France», redonnant à l'Élysée «l'allure d'un château de contes de fées, romantique, glamour et bling-bling à souhait».

Les revues people, intarissables sur la vie privée de Nicolas Sarkozy, ont vu leurs ventes exploser depuis son arrivée au pouvoir. En 2007, deux des magazines les plus populaires, Closer et Public, ont enregistré des hausses de diffusion de 19,75% et 18,44%, de quoi faire rêver la presse française «sérieuse», en grande difficulté.

L'ex-épouse du président français, Cécilia, remariée à l'homme d'affaires Richard Attias, vit aujourd'hui à Dubaï à l'abri du regard des médias.

Dans une récente entrevue à La Tribune de Genève, qui raffole des développements people en France, elle est revenue sur son divorce très médiatisé, relevant qu'elle avait été traitée comme «du gibier» par les médias.

«Honnêtement, la dérive me fait très peur. Quand on voit que Closer est le magazine le plus vendu, on peut s'interroger», a-t-elle déclaré.