Un malade schizophrène échappé d'un hôpital a mortellement poignardé un étudiant à Grenoble, dans le centre-est de la France, provoquant l'intervention du président Nicolas Sarkozy qui a décidé jeudi de lancer une réforme de l'hospitalisation psychiatrique.

L'homme, âgé de 56 ans, s'était enfui mercredi du parc de l'hôpital psychiatrique où il avait accès libre, pris un bus pour Grenoble, acheté un couteau avant de frapper le premier passant venu, un étudiant en sciences de 26 ans, qui est décédé dans la soirée.

Le schizophrène étant déjà l'auteur de deux agressions similaires, pour lesquelles il avait été déclaré pénalement irresponsable, l'affaire a suscité des interrogations sur les conditions de sortie des malades mentaux.

Le chef de l'Etat a demandé aux ministres de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, de la Justice Rachida Dati et de la Santé Roselyne Bachelot «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l'hospitalisation psychiatrique», a indiqué la présidence dans un communiqué.

Cette réforme devra notamment permettre de «mieux encadrer les sorties des établissements» et d'«améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui».

Le président a également décidé le lancement d'une enquête pour «déterminer les responsabilités de ce drame dans la perspective de sanctions éventuelles».

Le parquet de Grenoble a quant à lui ordonné une expertise devant établir si le «discernement» de l'auteur présumé «a été altéré ou aboli» au moment du meurtre, a déclaré le procureur de la République de Grenoble, Jean Philippe.

Cette expertise s'inscrit dans le cadre d'«une information judiciaire pour meurtre».

L'agresseur présumé, interpellé peu après les faits, «n'avait aucune conscience de ce qu'il venait de faire» et a déclaré aux enquêteurs avoir agressé sa victime «au hasard, sans aucune explication si ce n'est une voix qui le commandait», a déclaré le procureur, précisant que son état avait été jugé incompatible avec une garde à vue.

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