(Washington) Les États-Unis vont imposer de nouvelles sanctions visant l’Iran après l’attaque lancée contre Israël le week-end dernier, a annoncé mardi la Maison-Blanche, indiquant « s’attendre » à ce que ses alliés fassent bientôt de même.

« Dans les prochains jours, les États-Unis vont imposer de nouvelles sanctions visant l’Iran, dont ses programmes de drones et missiles », son corps des Gardiens de la révolution et son ministère de la Défense, a détaillé dans un communiqué Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

« Ces nouvelles sanctions, ainsi que d’autres mesures, vont poursuivre la pression continue exercée sur l’Iran afin d’endiguer et de détériorer ses capacités militaires », a ajouté M. Sullivan.

Il a également fait savoir que les forces armées américaines vont s’attacher à hausser leur niveau de préparation pour faire face à d’éventuelles nouvelles frappes de drones et missiles venues d’Iran.

« Nous nous attendons à ce que nos alliés et partenaires nous suivent rapidement avec leurs propres sanctions », relève encore le communiqué de Washington – ce qui semble être en marche du côté de Bruxelles.

Centaines de sanctions

« L’idée est d’élargir le régime (de sanctions) existant contre les drones iraniens », a de son côté déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell, à l’issue d’une réunion extraordinaire, en visioconférence, des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

L’Iran a lancé des centaines de drones et de missiles en direction du territoire israélien dans la nuit de samedi à dimanche, en riposte à une frappe, le 1er avril, sur l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, en Syrie, attribuée à Israël.

La presque totalité des missiles et drones a été détruite avant de toucher le territoire israélien. Il s’agissait de la première attaque directe de l’Iran contre Israël.

L’armée israélienne a prévenu mardi que l’Iran ne sortirait « pas indemne » de cette attaque sans précédent.  

« Depuis trois ans, en plus des sanctions liées aux drones et missiles, les États-Unis ont sanctionné plus de 600 individus et entités liées au terrorisme et au financement du terrorisme par le régime iranien » et les divers mouvements qui lui sont liés dans la région, a précisé Jake Sullivan.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait plus tôt mardi dit « s’attendre » à ce que ces nouvelles sanctions soient annoncées.

Elle a par ailleurs insisté sur le fait que les sanctions prises contre le Hamas ne doivent pas empêcher l’aide d’arriver aux habitants de Gaza, assurant que le Trésor a fait en sorte de « garantir que les sanctions n’entravent pas l’aide vitale ».

« À Gaza, l’ensemble de la population – plus de deux millions de personnes – est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë et la majeure partie de la population a été déplacée. Il nous incombe à tous, ici présents à ces réunions, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à ces souffrances », a-t-elle plaidé.

Utiliser les avoirs russes

Par ailleurs, comme l’avait annoncé lundi un responsable du Trésor, Washington entend profiter des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale pour faire avancer le projet consistant à utiliser les avoirs gelés de la Russie pour armer l’Ukraine et la reconstruire.

« Nous continuons à travailler avec nos partenaires internationaux pour libérer la valeur économique des actifs souverains russes immobilisés et garantir que la Russie paie pour les dommages qu’elle a causés », a encore indiqué la ministre de l’Économie et des Finances de Joe Biden.

« Les dirigeants du G7 nous ont demandé de leur présenter une série d’options lors de leur sommet de juin », a-t-elle précisé, indiquant avoir déjà tenu des discussions sur le sujet et espérer « poursuivre ces discussions », avec notamment une réunion du G7 prévue mercredi à Washington.

« Nous envisageons une série de possibilités allant de la saisie effective des actifs à leur utilisation comme garantie », a encore indiqué la ministre.

« L’Ukraine a besoin de plus de soutien et d’un flux continu de soutien, ce qui nous amène à nous concentrer sur la recherche d’un moyen de libérer de la valeur économique et un flux de ressources provenant des actifs souverains russes, environ 285 milliards qui ont été immobilisés », a également souligné Janet Yellen.