(New York) Joe Biden a engrangé mercredi le soutien du syndicat des métallurgistes (USW) pour la présidentielle, peu après s’être opposé publiquement au rachat d’un géant américain du secteur par un groupe japonais, auquel cette organisation syndicale est férocement opposée.

Le président américain, qui assure être le meilleur allié des ouvriers américains, est « honoré d’avoir obtenu le soutien du syndicat et de ses 850 000 travailleurs », a réagi son équipe de campagne, en critiquant au passage le grand adversaire républicain.

« Donald Trump se présente pour démanteler les droits des travailleurs, délocaliser des emplois et enrichir les habitants de Park Avenue (NDLR : l’une des adresses les plus huppées de New York), pas pour la classe moyenne », lit-on dans le communiqué.

« Le président Biden a prouvé à maintes reprises pendant son premier mandat qu’il se tenait du côté des familles des travailleurs », a expliqué David McCall, président du syndicat pour l’international.

« Sa vision et sa gouvernance ont permis à notre pays de renforcer l’accès des ouvriers aux négociations de conventions collectives, d’accroître la classe moyenne et de l’entraîner sur la voie d’une prospérité plus large », a-t-il ajouté.

Cette annonce survient quelques jours après que le président américain, qui brigue un second mandat, s’est publiquement opposé au rachat du groupe de sidérurgie américain U. S. Steel par le japonais Nippon Steel.

« U. S. Steel est une entreprise emblématique depuis plus d’un siècle, et il est vital qu’elle reste une société américaine », avait affirmé le démocrate de 81 ans le 15 mars.

Rachat

L’inquiétude est particulièrement forte en Pennsylvanie (nord-est), État dans lequel se trouve le siège d’U. S. Steel et qui pourrait être décisif lors de l’élection présidentielle en novembre.

Le syndicat USW est farouchement opposé au projet de rachat à près de 15 milliards de dollars, annoncé en décembre. Il soutient en revanche un mariage avec le sidérurgiste américain Cleveland-Cliffs, dont l’offre a été rejetée par U. S Steel à l’été 2023.

L’USW a précisé que son appel à voter Biden découlait d’un « long processus » de réflexion, et dit avoir adressé aux candidats des deux partis un questionnaire détaillé « pour déterminer où chacun d’entre eux se situait sur les problèmes fondamentaux ».

Parmi ces thèmes figuraient la sécurité en matière de retraite, des soins de santé abordables ou encore une législation favorisant la mise en place de syndicats.

Joe Biden, premier président américain à s’être rendu sur un piquet de grève, avait déjà reçu fin janvier le soutien du puissant syndicat automobile américain UAW.

« J’ai tenu ma promesse d’être le président le plus favorable aux syndicats. Je suis fier de votre soutien. […] Vous avez le mien », avait-il dit, en septembre 2023, aux côtés de grévistes dans la banlieue de Detroit, dans le Michigan, un autre État très disputé sur le plan électoral.

Joe Biden et Donald Trump se livrent une bataille acharnée pour le vote des ouvriers.

L’électorat populaire blanc avait joué un rôle décisif pour porter le magnat républicain de 77 ans au pouvoir en 2016.  

En 2020, Joe Biden avait fait mieux auprès de ces électeurs qu’Hillary Clinton en 2016 : il avait capté 33 % de leurs voix, toutefois loin derrière les 65 % de son rival, d’après l’institut Pew Research.