(New York) La désormais ex-présidente de l’université Harvard aux États-Unis a reconnu mercredi, au lendemain de sa démission, avoir commis des erreurs, mais estime avoir été la cible d’une campagne continue « de mensonges et d’insultes ».

Claudine Gay a quitté son poste mardi après des accusations de plagiat alimentées par un site conservateur, et des critiques liées à ses réponses lors d’une audition parlementaire sur la lutte contre l’antisémitisme sur les campus.

Cette professeure de sciences politiques était devenue en juillet la première présidente noire de la prestigieuse université située près de Boston.

« Ceux qui ont fait campagne sans relâche pour m’évincer depuis l’automne ont souvent fait usage de mensonges et d’insultes ad hominem, pas d’arguments raisonnés », écrit-elle dans un éditorial publié par le New York Times.

« La campagne contre moi allait au-delà d’une seule université et d’une seule dirigeante. Ce fut à peine une escarmouche dans une guerre plus large visant à saper la confiance publique dans les piliers de la société américaine », lance l’universitaire comme « avertissement ».

Depuis l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, suivie de bombardements dévastateurs de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans les universités américaines les plus renommées.

PHOTO KEVIN DIETSCH, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Claudine Gay et Liz McGill lors de leur passage devant le Congrès, le 5 décembre.

Mardi 5 décembre, dans une atmosphère tendue, Claudine Gay et ses homologues de l’université de Pennsylvanie et du MIT avaient répondu cinq heures durant aux questions de parlementaires.

Lorsque l’élue républicaine Elise Stefanik avait demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non ? », Claudine Gay avait répondu : « Cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter : « Si c’est dirigé contre une personne. »

Sa réponse et celle de ses homologues, visiblement soucieuses de ne pas remettre en cause le sacro-saint droit à la liberté d’expression, avaient provoqué un tollé jusqu’à la Maison-Blanche.

Plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que d’anciens étudiants et des donateurs de renom avaient réclamé le départ de Mme Gay. La présidente avait toutefois reçu le soutien de la communauté éducative et avait été maintenue mi-décembre dans ses fonctions.