(Washington) Joe Biden a accusé vendredi les républicains de prendre l’économie américaine « en otage », en conditionnant leur vote d’un relèvement du plafond de la dette à des coupes budgétaires « draconiennes ».

Le président américain a dit qu’il demanderait une nouvelle fois mardi prochain, lors d’une réunion avec les chefs de file républicains du Congrès, que ces derniers fassent « ce qu’ont toujours fait les [précédentes] législatures : relever le plafond de la dette, et éviter le défaut de paiement » du pays.

Il a souligné à nouveau que ce fameux « plafond », qui limite le montant total d’endettement public, avait été relevé à trois reprises pendant le mandat de Donald Trump.

Joe Biden, s’appuyant sur de robustes chiffres de l’emploi publiés vendredi, reproche à l’opposition de vouloir « défaire tout ce progrès en nous laissant faire défaut » sur la dette.

Alors que l’opposition républicaine — majoritaire à la Chambre des représentants et qui a une minorité de blocage au Sénat — veut lier un accord sur la dette à des coupes dans les dépenses, le président américain a estimé que « les deux choses n’étaient pas liées ».

« Nous sommes prêts à un débat » sur les questions budgétaires et les dépenses, a dit le démocrate de 80 ans, qui refuse en revanche de négocier sur la dette.

Le Congrès américain doit régulièrement, c’est une particularité des États-Unis, voter pour relever le montant maximal de dette publique que la première économie mondiale est autorisée à accumuler.

Longtemps une formalité, ce vote est cette fois l’occasion d’un bras de fer, dont le principal protagoniste, outre Joe Biden, est le patron républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy.

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Le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy

Le gouvernement fédéral a en réalité atteint ce fameux plafond de 31 000 milliards de dollars à la mi-janvier, mais a jusqu’ici géré cette situation par des manœuvres comptables.

Le Trésor américain a toutefois averti que, faute de vote du Congrès, le gouvernement pourrait se trouver obligé dès le 1er juin de faire des coupes drastiques dans certaines dépenses sociales.

Avant de tomber éventuellement dans une situation de défaut souverain, complètement inédite, qui verrait l’Amérique dans l’incapacité d’honorer certaines échéances financières, avec des conséquences imprévisibles mais potentiellement dramatiques sur l’emploi et la croissance.