(Houston) Un puissant groupe de défense des droits de la communauté latino-américaine aux États-Unis a demandé vendredi une enquête sur la mort d’une militaire mexicano-américaine qui aurait été harcelée sexuellement sur une base de l’armée où une mort similaire avait déjà été signalée.

Âgée de 20 ans, Ana Basaldua Ruiz a été retrouvée morte le 13 mars dans la caserne de Fort Hood, une importante base militaire du Texas où elle servait, selon un communiqué du service de presse de la base.

« Nous sommes […] préoccupés par les informations venant de sa famille selon lesquelles leur fille a été la cible de harcèlement sexuel répété », a indiqué AnaLuisa Tapia, responsable locale de la Ligue des citoyens latino-américains unis (Lulac).

L’organisation « exige une enquête immédiate, complète et transparente sur ces allégations. Les investigations doivent commencer immédiatement », a martelé Mme Tapia lors d’une conférence de presse devant la base de Fort Hood, près de la ville d’Austin.

Et cette enquête doit être menée par « une autorité extérieure » et pas par l’armée, a-t-elle insisté.

La mère de la jeune femme, Alejandra Ruiz, a indiqué à la télévision Telemundo que sa fille lui avait dit qu’« un sergent la harcelait ». Elle a ajouté qu’on lui avait dit officiellement que sa fille « s’était pendue », mais qu’elle n’en croyait rien.

Naturalisée américaine, Ana Basaldua Ruiz vivait avec son père dans la ville de Long Beach, en Californie, avant de s’engager.

Dans un deuxième communiqué publié jeudi, le service de presse de la base a précisé qu’« aucun acte criminel n’était manifeste », mais que les enquêteurs chercheraient à savoir ce qui « s’est exactement passé » et que « l’information liée à un possible harcèlement fera(it) l’objet d’une enquête exhaustive ».

Cette mort intervient sur la même base militaire où, en avril 2020, une soldate de 20 ans, également mexicano-américaine, Vanessa Guillen, avait été tuée après avoir dénoncé des faits de harcèlement sexuel. Son corps démembré avait été finalement découvert deux mois plus tard près de la base.

Une dizaine d’officiers avaient été limogés après sa mort et des manifestations avaient eu lieu pour demander la fin de l’impunité pour les crimes à caractère sexuel commis dans l’armée.

Le président américain Joe Biden avait signé en janvier 2022 un décret réformant la justice militaire pour faire des violences sexuelles dans l’armée un crime et plus seulement un délit, après des années de tentatives infructueuses du Pentagone de lutter contre ce fléau.