(Los Angeles) De fortes chutes de neige s’abattaient vendredi sur le sud de la Californie, conséquences d’un rare blizzard autour de Los Angeles, et d’importantes pluies menaçaient d’autres zones d’inondations.

La région, connue pour son ensoleillement et ses palmiers, vit l’une de ses pires tempêtes hivernales depuis des décennies.

Certains des principaux axes routiers étaient fermés à cause du gel et de la neige, comme des portions de la route reliant le Mexique, les États-Unis et le Canada, sans perspective immédiate de réouverture.

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La route menant au parc national Mount Tamalpais de Mill Valley a été fermée.

Les précipitations neigeuses pourraient avoir des conséquences « dangereuses et potentiellement mortelles » sur les routes du sud de la Californie, a prévenu le service météorologique américain (NWS).

En montagne, où le vent pourrait souffler avec force, les flocons devraient être légion.

La neige et le vent ont déjà eu raison de lignes électriques, privant de courant 100 000 foyers en Californie, selon le site spécialisé Poweroutage.

Même des vallées « qui ne sont pas habituées à recevoir de la neige » pourraient se couvrir d’un manteau blanc, selon le NWS.

Illustration du caractère insolite de ce blizzard, les présentateurs météo locaux, qui annoncent généralement du soleil jour après jour, se retrouvaient vendredi face caméra avec de la neige jusqu’aux genoux.

Sur les réseaux sociaux, chacun y allait de sa photo de jardin recouvert de flocons… une vision si rare que le service météo s’est fendu d’un tutoriel.

« Vous vous demandez quelles sont ces précipitations gelées qui tombent du ciel dans votre zone (si vous êtes en montagne) ? », a tweeté le NWS de Los Angeles, associant à son message un graphique pour différencier la neige roulée de la grêle.

La première, molle et mouillée, est composée de flocons, alors que la seconde, plus dure, est faite de glace, a expliqué l’agence.

Quelques flocons auraient même parsemé l’ultra-célèbre panneau Hollywood… mais selon des spécialistes, quitte à doucher l’enthousiasme, cette « neige » pourrait n’être que de simples grêlons.

Série de tempêtes

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Kim Spendlove a eu besoin d’un parapluie pour se rendre à l’école Old Orchard de Newhall.

Si tout le monde ne se retrouvera pas sous la neige, les Californiens vivant en basse altitude pourraient recevoir des trombes d’eau, qui posent un risque d’inondations et de coulées de boue.

Une vigilance inondation était en place pour des portions du comté de Los Angeles et de ceux de Ventura et Santa Barbara, situés non loin sur la côte Pacifique.

L’État a déjà été frappé par une série de tempêtes meurtrières de fin décembre à mi-janvier.

Cette météo très hivernale n’est pas unique à la Californie : toujours dans l’Ouest américain, mais plus au nord, des routes étaient fermées dans le Wyoming, et l’Oregon connaissait des records de chute de neige.

La ville de Portland y a ainsi connu la deuxième journée la plus enneigée de son histoire, avec plus de 27 cm de précipitations, selon le service météo local.

De quoi mettre la pagaille dans les airs. Plus de 340 vols internes, depuis ou à destination des États-Unis avaient été annulés vendredi après-midi, et plus de 4000 retardés.

S’il est difficile d’établir un lien direct entre cette tempête et le changement climatique, les scientifiques expliquent régulièrement que le réchauffement augmente la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.

Pour Daniel Swain, climatologue à l’université de Californie à Los Angeles, le réchauffement climatique a changé la nature des précipitations hivernales dans la région.

« Dans les années 1940, Los Angeles a enregistré d’importantes chutes de neige et, bien sûr, cela semble impensable aujourd’hui », a-t-il expliqué.

Le climat étant plus chaud aujourd’hui, voir des flocons en basse altitude est « moins probable », conclut-il.