(Washington) La Maison-Blanche, manifestement mal à l’aise, a fait face mercredi à des questions insistantes sur la découverte de documents confidentiels datant de la vice-présidence de Joe Biden, une révélation gênante alors que les autorités enquêtent sur une affaire similaire, mais de plus grande ampleur, concernant Donald Trump.

L’administration du président démocrate a jusqu’ici confirmé qu’un « petit nombre de documents classés confidentiels » — environ une dizaine — avaient été retrouvés dans un « placard fermé à clé » au Penn Biden Center, un cercle de réflexion où Joe Biden avait autrefois un bureau.

Mais ses collaborateurs ont découvert « au moins un lot supplémentaire » de documents, a révélé mercredi la chaîne NBC News, suivie par d’autres médias.

Avec ce nouveau rebondissement, l’affaire devrait continuer à faire du bruit et pourrait s’avérer encombrante pour l’enquête sur les nombreux documents stockés par Donald Trump dans sa résidence de Floride, après son départ de la Maison-Blanche en 2021.

Ce cas est bien plus sérieux, la police fédérale (FBI) ayant saisi lors d’une spectaculaire perquisition des milliers de documents, dont une centaine classés secret défense, que le républicain refusait de restituer. Mais la découverte reste embarrassante pour un président qui vante son éthique.

Selon des commentateurs, elle pourrait aussi introduire des considérations politiques délicates dans l’enquête sur Donald Trump, qui a immédiatement appelé à ce que le président démocrate fasse l’objet de la même attention.

« Quand est-ce que le FBI va perquisitionner les nombreuses résidences de Joe Biden, voire même la Maison-Blanche ? », a-t-il réagi.

Pas de commentaire

La Maison-Blanche soutient que, si des erreurs ont été faites, l’administration les a au moins immédiatement rectifiées.

Dès que les premiers documents ont été trouvés, fin novembre, des avocats les ont rendus aux Archives nationales, qui gèrent ce type de dossiers, s’est-elle défendue.

Des avocats sont aussi partis à la recherche d’éventuels documents égarés dans d’autres lieux, a ajouté l’exécutif. Cela pourrait expliquer la mise au jour d’autres papiers mercredi – qui pourraient donc ne pas être les derniers.

Pour désamorcer les accusations d’ingérence politique, le secrétaire à la Justice Merrick Garland a confié l’affaire à un procureur de Chicago nommé sous l’administration Trump.

L’investigation a été évoquée par la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, pour justifier son refus de répondre aux questions des journalistes à ce sujet mercredi. Ce qui n’a pas suffi à les faire cesser.

« Nous allons être limités quant à ce que nous pouvons dire, là », a-t-elle lâché.

Interrogée à plusieurs reprises, elle a renvoyé à la prudente déclaration de Joe Biden mardi, durant laquelle il avait assuré ignorer leur contenu.

« On m’a prévenu de cette découverte et j’ai été surpris d’apprendre que des documents en rapport avec le gouvernement avaient été emmenés dans ce bureau. Mais je ne sais pas ce qu’il y a dans les documents », avait-il affirmé, en marge d’un sommet avec le président mexicain et le premier ministre du Canada à Mexico.

« Les gens savent que je prends au sérieux les documents classifiés et les informations classifiées », avait-il ajouté.