(Ciudad Juárez) Des migrants bloqués à Ciudad Juárez, ville du nord du Mexique voisine des États-Unis, ont dénoncé mercredi la construction d’un nouveau mur de conteneurs à la frontière avec le Texas, quelques jours après l’annonce du démantèlement d’une structure similaire dans l’Arizona.

Ces conteneurs ont été installés du côté américain du Rio Grande, fleuve qui marque la frontière et qui est appelé Rio Bravo au Mexique, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.

Un mur similaire, de 915 conteneurs, avait été érigé le long de la frontière par les autorités de l’Arizona, défigurant la forêt nationale de Coronado, une zone naturelle fédérale protégée, mais la justice a ordonné son démantèlement avant le 4 janvier.

« Chaque jour, la situation ici à la frontière devient plus compliquée pour nous entre les murs, les militaires, et maintenant les conteneurs », a déploré à l’AFP Moises Carrillo, un Vénézuélien de 31 ans arrivé à Ciudad Juárez après un périple de quatre mois.

« C’est du racisme », a affirmé un autre Vénézuélien, Joseph Diaz, 24 ans. « Il n’y a pas d’égalité, ils croient qu’ils valent plus que nous, mais nous sommes tous des êtres humains au regard de Dieu ».

Les arrivées clandestines à la frontière des États-Unis avec le Mexique battent actuellement des records historiques, avec plus de 200 000 arrestations rien que pour le mois de novembre.

La Cour suprême des États-Unis a annoncé cette semaine le maintien d’une mesure prise pendant la pandémie de COVID-19 et permettant d’expulser sans délai et sans recours possible les migrants interceptés à la frontière.

De l’introduction de cette mesure dite « Title 42 » en mars 2020 à fin septembre dernier, les autorités américaines à la frontière méridionale ont refusé 2,3 millions de demandes d’asile de migrants venus d’Amérique latine et des Caraïbes, selon les données officielles.