(Washington) Un porte-parole de la Maison-Blanche a exprimé mardi la « profonde préoccupation » des États-Unis face à la « progression » du programme nucléaire iranien, mais sans confirmer que l’Iran a bien commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans son usine de Fordo.

« Nous continuons à observer avec une profonde préoccupation non seulement la progression du programme nucléaire de l’Iran, mais aussi l’amélioration constante de leurs capacités en termes de missiles balistiques », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Il a ajouté, sans donner plus de précisions : « Nous allons nous assurer que le président [américain] dispose de toutes les options » nécessaires.

« Nous n’avons certainement pas changé notre point de vue qui est que nous ne laisserons pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire », a encore dit John Kirby.

Le président Joe Biden « croit toujours que le meilleur moyen d’y arriver passe par la voie diplomatique », mais « nous [n’en] sommes pas proches », a-t-il encore déclaré.

« Nous préférerions largement cela, mais nous en sommes trop loin », a encore dit le conseiller en référence aux négociations, au point mort, pour tenter de ressusciter un grand accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont également condamné mardi l’extension du programme nucléaire iranien.

Dans une déclaration commune, les trois pays « condamnent les dernières mesures de l’Iran, confirmées par l’AIEA, visant une nouvelle expansion de son programme nucléaire ».

En augmentant ses capacités de production, Téhéran « a pris de nouvelles mesures significatives qui vident » l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 « de son contenu », estiment les gouvernements britannique, français et allemand.

« La décision de l’Iran d’accroître sa production d’uranium hautement enrichi sur le site d’enrichissement souterrain de Fordo est particulièrement préoccupante », estiment les trois pays, pour qui il s’agit là d’un « défi pour le système international de non-prolifération ».

Cette mesure, qui présente « des risques significatifs de prolifération, n’a aucune justification civile crédible », poursuivent-ils.

« La présentation de cette escalade comme une réaction à l’adoption par le Conseil des Gouverneurs de l’Agence internationale de l’Énergie atomique d’une résolution appelant à la coopération de l’Iran sur les garanties est inacceptable », estiment les trois capitales européennes, rappelant que « l’Iran a une obligation légale au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de mettre pleinement en œuvre son accord de garanties ».

« Nous continuerons de consulter nos partenaires internationaux sur la manière de répondre à la poursuite de l’escalade nucléaire de l’Iran », concluent Londres, Paris et Berlin

L’Iran a commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans l’usine de Fordo, un taux bien au-delà du seuil de 3,67 % fixé par l’accord international en question, a annoncé mardi l’agence de presse Isna.

Cette usine souterraine située à 180 kilomètres au sud de Téhéran avait récemment été réaménagée en vue d’une plus grande efficacité.