(Washington) Le leader républicain Kevin McCarthy a été désigné mardi par ses pairs pour être le chef de son parti au Congrès américain, ce qui lui ouvre la voie pour prendre en janvier les commandes stratégiques de la Chambre des représentants.

« L’ère de la domination démocrate est révolue », a déclaré l’élu de 57 ans, qui occupe des postes à responsabilité à la Chambre basse du Congrès depuis 2014.

Kevin McCarthy était opposé à Andy Biggs, membre d’un puissant groupe ultra-conservateur, le Freedom Caucus. Les républicains ont voté à bulletin secret.

L’élu de Californie doit désormais remporter le vote en séance plénière le 3 janvier, lorsque les 435 nouveaux élus, républicains et démocrates, de la Chambre éliront leur « speaker » troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président.

Ce vote s’annonce très serré, les républicains étant partis pour ne disposer que d’une minuscule majorité à la Chambre. Le laborieux dépouillement des élections de mi-mandat est toujours en cours.

Kevin McCarthy est fragilisé par la contre-performance des républicains à ces scrutins, la « vague géante » prédite par les conservateurs ne s’étant pas matérialisée.

Toute défection dans son camp compliquerait significativement son ascension vers le perchoir, et l’aile droite des conservateurs a fait savoir qu’elle poserait ses conditions avant de le soutenir.

En 2015, il avait déjà échoué de peu à devenir président de la Chambre des représentants.

Sandwichs

Né en 1965 à Bakersfield, un bastion républicain au cœur de l’État démocrate de Californie, Kevin McCarthy est le fils d’un pompier et d’une femme au foyer démocrates.

Sur son site internet, il met en avant ses origines populaires et promet de « défendre le rêve américain pour ceux qui travaillent dur ». Il raconte aussi comment il a ouvert à 21 ans un petit commerce de sandwichs et découvert les tracas de la bureaucratie.

Il a cependant vite repris des études universitaires et est devenu assistant parlementaire, puis élu local, jusqu’à faire son entrée à la Chambre des représentants en 2006.

Homme de réseaux, il est devenu maître dans l’art des levées de fonds et des poignées de mains.

Depuis que les démocrates ont repris la Maison-Blanche, le Californien a choisi l’opposition frontale. Il y a un an, par exemple, il a monopolisé la parole à la Chambre pendant plus de huit heures, uniquement pour retarder le vote sur un plan massif d’investissements dans les infrastructures porté par le président Joe Biden.

Cela lui vaut une franche hostilité de la part de Nancy Pelosi. « J’ai travaillé avec beaucoup de chefs républicains », a-t-elle déclaré récemment. « Malheureusement, c’est celui qui a le moins de substance. »