(San Francisco) La Chine de Xi Jinping est « plus agressive », mais les États-Unis espèrent toujours pouvoir coopérer sur certains sujets majeurs avec le président chinois, sur le point d’obtenir un troisième mandat, a déclaré lundi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Le chef de la diplomatie américaine a notamment cité la lutte contre le changement climatique et les problématiques de santé dans un monde post-pandémie comme des thèmes où les deux pays ont intérêt à travailler ensemble.

Sous M. Xi, la Chine est devenue « plus répressive chez elle, plus agressive à l’étranger », a estimé M. Blinken lors d’une conférence donnée à l’Université de Stanford en Californie. « Et dans de nombreux cas, cela pose un problème vis-à-vis de nos intérêts propres et de nos valeurs. »

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Le secrétaire d’État américain Antony Blinken

Mais la relation entre les deux grandes puissances « conserve des aspects de coopération », a-t-il ajouté. « Certains des gros problèmes que nous devons tenter de résoudre sont beaucoup plus difficiles à résoudre si les États-Unis et la Chine ne coopèrent pas », en citant notamment « le climat », « la santé mondiale » et la lutte contre le trafic de drogues.

« Même s’ils ne veulent pas [coopérer], il y a une énorme demande de la part du reste du monde », a insisté le secrétaire d’État américain. Les autres pays « attendent de nous que nous trouvions des moyens d’avancer sur ces problèmes ensemble, car cela les affecte autant que nous ».

La Maison-Blanche a publié mercredi sa « stratégie de sécurité nationale », dans laquelle elle réaffirme les priorités stratégiques du président américain Joe Biden.  

Le document montre que Washington entend s’imposer à la Chine à long terme, en conciliant une logique de « compétition » avec un adversaire qui a « la volonté de changer l’ordre international », tout en maintenant une logique de « coopération » avec ce pays qui reste le plus grand partenaire commercial des États-Unis.

Le 20e congrès du Parti communiste chinois a débuté dimanche et devrait déboucher sur un troisième mandat présidentiel pour Xi Jinping.

Pékin s’oppose « catégoriquement à toute forme d’hégémonisme et de politique de puissance, à la mentalité de Guerre froide, à l’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays et à la pratique du “ deux poids deux mesures ” », a expliqué le dirigeant chinois en ouvrant l’évènement, dans une claire allusion aux États-Unis dont il n’a pas fait mention explicite.