(Washington) Le secrétaire d’État américain Antony Blinken va s’entretenir cette semaine avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi en marge d’une conférence à Bali, a indiqué mardi le département d’État.

Les deux responsables, qui se sont vus pour la dernière fois en octobre, discuteront en marge d’une réunion ministérielle du G20 sur fond de fortes tensions autour d’une série de questions dont Taïwan.

« Je pense qu’au cours des échanges, nous pourrons discuter de (la mise en place de) garde-fous autour de notre relation afin que notre concurrence ne débouche pas sur des erreurs de jugement ou de la confrontation », a déclaré Daniel Kritenbrink, en charge de la région Asie-Pacifique au département d’État.

Ces discussions interviendront également au moment où le président américain Joe Biden se prépare à un prochain échange avec son homologue chinois Xi Jinping, qui n’a pas voyagé à l’étranger depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Avant de se rendre samedi en Thaïlande, où il doit évoquer la situation en Birmanie, M. Blinken s’entretiendra aussi avec son homologue indonésien mais pas avec le Russe Sergueï Lavrov, a fait savoir plus tard le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.

« Nous aurions souhaité que la Russie nous fournisse une raison pour organiser une rencontre bilatérale », a déclaré Ned Price, « mais nous n’avons vu venir de Moscou que brutalité et agression contre l’Ukraine et les Ukrainiens ».

Les rencontres entre les États-Unis et la Chine, autrefois courantes, s’étaient presque arrêtées pendant la pandémie et alors que les tensions augmentaient entre les deux plus grandes économies du monde.

M. Blinken et le conseiller à la sécurité nationale de M. Biden, Jake Sullivan, avaient rencontré en mars 2021 en Alaska leurs homologues chinois lors d’une réunion qui avait tourné à un déballage inédit de leurs profonds désaccords.

Outre le commerce, Chine et États-Unis sont en particulier à couteaux tirés à propos du sort de Taïwan.

Washington et Pékin divergent aussi radicalement sur la réponse à la guerre en Ukraine : si les Américains ont pris la tête de la riposte occidentale contre la Russie, les Chinois insistent au contraire sur leur proximité avec le régime de Vladimir Poutine.

La Chine a par exemple accru de manière spectaculaire ses achats de pétrole russe.

La rivalité avec le géant asiatique est la priorité stratégique affichée de Joe Biden, qui cherche à contrer les ambitions de Pékin en Asie et dans le Pacifique, et plus largement dans le monde.