Il y a 50 ans presque jour pour jour éclatait l’une des plus grandes crises politiques de l’histoire des États-Unis. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Un dossier de Richard Hétu et d’André Duchesne.

Pourquoi Nixon survivrait au scandale en 2022

New York — Il y aura 50 ans le 17 juin prochain, l’affaire du Watergate voyait le jour. Au petit matin de cette journée de 1972, la police arrête cinq hommes munis de matériel d’écoute dans l’immeuble du même nom, au siège du Parti démocrate à Washington. Après avoir nié l’implication de la Maison-Blanche dans cette tentative d’espionnage, le président Richard Nixon finira par démissionner, le 8 août 1974.

PHOTO TIRÉE DE WIKIMEDIA COMMONS

Des manifestants réclament la destitution du président Nixon, à Washington, le 22 octobre 1973

Cinquante ans après l’arrestation des « cambrioleurs » du Watergate, la question semble incontournable : peut-on imaginer un scénario susceptible de mener à la démission d’un deuxième président américain ?

La réponse du journaliste et historien Garrett Graff fuse : « La réponse la plus courte est non. »

photo jack kightlinger, tirée de la gerard r. ford presidential library and museum

Le président Nixon alors qu’il s’adresse à la nation au sujet du Watergate, le 22 avril 1974.

Graff a fait paraître en février dernier Watergate – A New History, une brique de 800 pages présentant un nouvel éclairage sur des éléments clés de ce scandale, dont l’origine de la paranoïa de Richard Nixon et les motivations de Mark Felt, alias Deep Throat, le mystérieux informateur des journalistes du Washington Post Bob Woodward et Carl Bernstein.

L’auteur a trouvé l’idée de ce livre en suivant, en tant que journaliste, les affaires qui ont marqué l’élection et la présidence de Donald Trump.

Photo Richard Carson, archives Associated Press

Donald Trump et Richard Nixon, à Houston, en mars 1989. Garrett Graff a eu l’idée d’écrire son livre sur le scandale qui a forcé le 37e président des États-Unis à démissionner en suivant les affaires qui ont marqué le passage à la Maison-Blanche du 45e président.

Le rôle des institutions

« Cette expérience m’a amené à m’intéresser à la façon dont notre pays a répondu aux mêmes questions sur la manière d’affronter un président corrompu et criminel la dernière fois que le pays a dû composer avec ce problème », dit Graff en entrevue.

photo Carol M. Highsmith, tirée de la library of congress

L’hôtel du complexe du Watergate, qui abrite en 1972 le siège du Parti démocrate à Washington

Constat indéniable : pendant le scandale du Watergate, toutes les institutions ont joué leur rôle, y compris le Congrès, la Cour suprême et la presse.

Il n’y avait pas de système de droite qui existait à l’époque de Nixon comme c’est le cas aujourd’hui. Cet écosystème aurait protégé Richard Nixon et puni les personnes qui se sont retournées contre lui.

Garrett Graff, journaliste, historien et auteur de Watergate – A New History

Or, c’est un membre du parti de Richard Nixon, Howard Baker, qui a posé la question la plus importante lors de l’ouverture de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire du Watergate, le 17 mai 1973 : « Que savait le président et quand l’a-t-il su ? »

De façon générale, les collègues républicains du sénateur du Tennessee ont épousé sa quête de la vérité.

« Ils ont agi en tant que membres du Congrès d’abord et républicains ensuite. Et cela n’est pas vrai aujourd’hui », lance Graff.

Un témoignage-choc

Il va sans dire que rien de comparable à Fox News n’existait il y a 50 ans. À la télévision, l’offre se résumait aux trois grandes chaînes – CBS, ABC et NBC – plus PBS.

Il n’y avait pas davantage d’internet, de sorte que la retransmission en direct des auditions du Sénat sur le Watergate a monopolisé l’attention des téléspectateurs américains pendant l’été 1973. En moyenne, chaque adulte américain a regardé 30 heures d’auditions.

photo tirée de la RICHARD NIXON PRESIDENTIAL LIBRARY AND MUSEUM

John Dean, le 7 mars 1973

Certains témoignages étaient plus dramatiques que les feuilletons télévisés. L’histoire a notamment retenu celui de John Dean, ex-conseiller juridique de la Maison-Blanche, qui allait décrire comment la Maison-Blanche avait cherché à étouffer l’affaire du Watergate et tout ce que Nixon savait sur le sujet, y compris le recours à la CIA pour mettre fin à l’enquête du FBI.

Vous pouviez vous asseoir devant le téléviseur et regarder John Dean, au cours de plusieurs jours de témoignage, dresser un réquisitoire stupéfiant contre le comportement de Nixon et de ses principaux collaborateurs. Cela a vraiment choqué la conscience du peuple américain.

Garrett Graff, journaliste, historien et auteur de Watergate – A New History

Les États-Unis ne s’en sont jamais remis, selon lui.

« Les évènements du Viêtnam, le dossier du Pentagone et le scandale du Watergate, qui sont intimement liés dans l’histoire, ont vraiment provoqué un effondrement de la foi et de la confiance des Américains dans leur gouvernement », dit Graff.

Une décision unanime

Cette perte de foi et de confiance s’étend aujourd’hui à la Cour suprême, dont l’intervention dans le scandale du Watergate a sonné le glas de la présidence de Richard Nixon. Après le témoignage d’Alexander Butterfield, ex-collaborateur du président, sur l’existence d’un système d’enregistrements secrets à la Maison-Blanche, Nixon a invoqué le privilège de l’exécutif pour refuser de remettre les bandes magnétiques incriminantes.

Or, le 24 juillet 1974, dans une décision unanime, la plus haute juridiction américaine a débouté le président. Deux semaines plus tard, alors que la Chambre des représentants s’apprêtait à tenir un vote sur sa mise en accusation pour son rôle dans l’affaire du Watergate et d’autres crimes, Richard Nixon démissionnait, sous la pression de sénateurs de son propre parti.

« Je pense qu’il est impossible de regarder le Congrès tel qu’il fonctionne aujourd’hui et d’imaginer qu’il serait capable de demander des comptes à un président comme ce fut le cas pour Richard Nixon », dit Garrett Graff.

Ce n’est pourtant pas l’occasion qui a manqué. Le Washington Post l’a d’ailleurs rappelé dans le titre d’un texte publié récemment sous la signature de deux journalistes qui ont acquis leurs lettres de noblesse il y a 50 ans : « Woodward et Bernstein pensaient que Nixon définissait la corruption. Puis Trump est arrivé. »

Le fil des évènements

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Vue partielle du complexe du Watergate, en avril 1974

28 mai 1972

Des malfaiteurs à la solde du Parti républicain effectuent une première intrusion dans les bureaux centraux du Comité national démocrate situés dans le complexe du Watergate. Les téléphones des employés sont mis sur écoute.

17 juin 1972

En pleine nuit, cinq hommes sont arrêtés par la police dans les bureaux centraux du Comité national démocrate.

19 juin 1972

Bob Woodward et Carl Bernstein cosignent un article révélant que James McCord, l’un des cinq cambrioleurs du Watergate, est un salarié du Comité pour la réélection du président.

1er août 1972

Le Washington Post rapporte qu’un chèque de 25 000 $ portant l’en-tête du Comité pour la réélection du président a été déposé dans le compte de banque de Bernard Barker, l’un des cinq cambrioleurs du Watergate.

29 septembre 1972

Le Washington Post dévoile que John Mitchell, ancien procureur général des États-Unis, contrôlait un fonds secret destiné à financer des activités contre les démocrates. En termes peu flatteurs, Mitchell dément et menace le quotidien et son éditrice, Katharine Graham, de poursuites judiciaires.

PHOTO HILARY BRONWYN GAYLE, ASSOCIATED PRESS

L’acteur Sean Penn incarne John Mitchell dans la série télévisée Gaslit, sortie le 24 avril dernier sur la chaîne Starz. Cette série est consacrée à des histoires méconnues liées au Watergate, notamment celle du procureur général John Mitchell et de sa femme, Martha (incarnée par Julia Roberts).

7 novembre 1972

Richard Nixon est réélu avec une majorité écrasante pour un deuxième mandat.

30 janvier 1973

G. Gordon Liddy et James McCord, deux anciens proches de Nixon, sont reconnus coupables de conspiration dans le cambriolage des locaux du Watergate. Cinq autres accusés plaident coupable.

30 avril 1973

Les deux plus proches collaborateurs de Nixon, H. R. Haldeman, chef de cabinet, et John Ehrlichman, conseiller aux Affaires intérieures, démissionnent. Le conseiller juridique John Dean est congédié, alors que le procureur général Richard Kleindienst démissionne.

PHOTO FOURNIE PAR LA NATIONAL ARCHIVES & RECORDS ADMINISTRATION

Le chef de cabinet du président Nixon, H. R. Haldeman, en janvier 1971

17 mai 1973

Une commission d’enquête du Sénat sur l’affaire du Watergate est officiellement ouverte. Le tout est télévisé.

20 octobre 1973

Nixon demande le congédiement d’Archibald Cox, procureur spécial indépendant enquêtant sur le Watergate. Le procureur général Elliot Richardson et son adjoint William Ruckelshaus refusent et démissionnent. Cox est congédié par l’avocat général des États-Unis, Robert Bork. Cet évènement est connu sous le nom du « Massacre du samedi soir ».

17 novembre 1973

Un trou de 18 minutes et demie dans les enregistrements d’une conversation faite dans le bureau Ovale entre Nixon et Haldeman le 20 juin 1972, soit trois jours après le cambriolage, est révélé.

8 et 9 août 1974

Face à la menace imminente d’une procédure de destitution (impeachment), Nixon annonce le soir du 8 août sa démission pour le lendemain, à midi. Le vice-président Gerald Ford devient le 38e président des États-Unis.

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le président Gerald Ford, en octobre 1974

8 septembre 1974

Ford accorde un pardon inconditionnel à Richard Nixon.

22 avril 1994

Richard Nixon s’éteint.

31 mai 2005

L’identité de Deep Throat – Mark Felt –, directeur adjoint du FBI au moment des évènements, est dévoilée. Felt est mort le 18 décembre 2008, à 95 ans.

PHOTO BOB DAUGHERTY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Mark Felt, à gauche, et Edward S. Miller, deux membres du FBI, photographiés le 15 avril 1981 à la suite du pardon présidentiel accordé par Ronald Reagan. Quelques mois plus tôt, ils avaient été reconnus coupables de cambriolage non autorisé commis sous la présidence de Richard Nixon dans leur enquête visant à identifier des opposants à la guerre du Viêtnam.

Avec The Washington Post et History.com

Que sont-ils devenus ?

Richard Nixon

PHOTO TIRÉE DE LA JIMMY CARTER PRESIDENTIAL LIBRARY

Richard Nixon à la Maison-Blanche le 29 janvier 1979 en compagnie du président Jimmy Carter et du vice-premier ministre de la République populaire de Chine, Deng Xiaoping.

Après un court retrait, le 37e président des États-Unis est revenu dans la sphère publique en publiant ses mémoires et huit autres essais. Il a fait plusieurs voyages à l’étranger, prononcé de nombreux discours et est revenu quelques fois à la Maison-Blanche pour des évènements officiels. En plus de sa maison de San Clemente, en Californie, Nixon a habité à New York et à Park Ridge, au New Jersey. Il est mort dans un hôpital de Manhattan le 22 avril 1994, à 81 ans.

Les cinq cambrioleurs

Photo tirée du compte @werehist

Les cinq cambrioleurs du Watergate à la suite de leur arrestation

James McCord, Virgilio González, Bernard Barker, Eugenio Martínez et Frank Sturgis ont tous fait de la prison et sont tous morts aujourd’hui. À sa sortie de prison, McCord a continué à diriger son entreprise, une firme de sécurité. González a travaillé dans un magasin de mécanique. Barker a été inspecteur en bâtiment. Seul membre du groupe à avoir reçu un pardon présidentiel (Ronald Reagan), Eugenio Martínez a vendu des voitures. Frank Sturgis a trempé dans des affaires illicites toute sa vie. Il a même entraîné les Contras, groupe de rebelles financé par les Américains pour combattre les sandinistes au Nicaragua.

Bob Woodward et Carl Bernstein

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Carl Bernstein et Bob Woodward dans la salle de rédaction du Washington Post, le 7 mai 1973. Leur travail conjoint dans la foulée du cambriolage du Watergate leur permettra de remporter un prix Pulitzer.

Bob Woodward, 79 ans, n’a jamais quitté le Washington Post, où il est entré en 1971. Ses enquêtes durant le Watergate ont tracé la voie à une carrière hors de l’ordinaire, notamment avec la publication d’ouvrages sur les 10 derniers présidents des États-Unis. Carl Bernstein, 78 ans, est né et a grandi à Washington. Il a quitté le Post en 1977 et est devenu un journaliste indépendant dans les médias écrits et électroniques. Il a écrit cinq ouvrages, dont une biographie d’Hillary Clinton.

E. Howard Hunt et G. Gordon Liddy

PHOT WILLIAM A. SMITH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

G. Gordon Liddy le 16 janvier 1973 à Washington

Deux des principaux membres des Plumbers, l’équipe chargée de protéger les fuites dans l’administration Nixon et de mener des opérations spéciales comme le cambriolage du Watergate, ils ont été condamnés à la prison ferme. Après 33 mois de prison, E. Howard Hunt (1918-2007), ancien membre de la CIA, a vécu au Mexique et à Miami. Il a écrit de nombreux romans, dont plusieurs sous pseudonymes. G. Gordon Liddy (1930-2021) a purgé une peine de 52 mois de prison, publié son autobiographie, donné des conférences et été acteur au cinéma et à la télévision (dont un rôle dans Miami Vice).

H. R. Haldeman et John Ehrlichman

PHOTO TIRÉE DES ARCHIVES NATIONALES DES ÉTATS-UNIS

John Ehrlichman et H. R. Haldeman à bord d’Air Force One le 27 avril 1973. Trois jours plus tard, ils étaient forcés de démissionner.

Les deux plus proches collaborateurs de Richard Nixon ont passé chacun 18 mois en prison. À sa sortie, Haldeman (1926-1993) a écrit ses mémoires et s’est lancé avec succès dans les affaires. Membre de l’église Science chrétienne, il a refusé des traitements contre un cancer, dont il est mort. John Ehrlichman (1925-1999) a aussi publié ses mémoires, exercé divers métiers et écrit des romans. Il a participé avec Tom Clancy à un documentaire, In the Eye of the Storm, sur ses années à la Maison-Blanche. Il a aussi tourné une publicité pour une entreprise de crème glacée où il se définissait comme expert des choses incroyables. Face au tollé, la publicité a été retirée.

À l’origine d’un célèbre suffixe

PHOTO BRIAN SNYDER, ARCHIVES REUTERS

Will Smith, à droite, giflant Chris Rock lors de la soirée des Oscars, le 27 mars 2022. C’est le début du Slapgate.

Le soir du dimanche 27 mars dernier, en pleine 94e cérémonie des Oscars, le comédien Will Smith monte spontanément sur la scène du Dolby Theatre, à Los Angeles, et gifle violemment son confrère Chris Rock avant de retourner s’asseoir et de lui crier de laisser sa femme tranquille.

En quelques secondes, l’histoire fait le tour de l’Amérique et du reste de la planète. Presque aussi rapidement, l’évènement prend le nom de Slapgate. Le mot résonne partout, du magazine Variety aux pages du Guardian, du New Yorker au Bollywood Times, en passant par Rolling Stone.

On dit Slapgate comme dans… Watergate. Car l’histoire du cambriolage au complexe d’édifices de Washington et le scandale qui en a découlé ont sans doute créé le suffixe (-gate) le plus connu des 50 dernières années.

Synonymes de scandale et autres affaires choquantes, les exemples pleuvent. Pensons au Monicagate (Monica Lewinsky), à l’Irangate (vente illégale d’armes à l’Iran sous Ronald Reagan), au Bridgegate (fermeture de voies routières entre le New Jersey et New York ordonnée par le gouverneur Chris Christie), au Nipplegate (Justin Timberlake dévoilant un sein de Janet Jackson au spectacle de la mi-temps du Super Bowl XXXVIII).

PHOTO JESSICA TAYLOR, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni, le 19 avril dernier, alors qu’il s’excusait auprès de ses collègues parlementaires à la suite de l’affaire dite du Partygate.

Au Royaume-Uni, le Partygate a mis sur la sellette le premier ministre Boris Johnson et des membres de son gouvernement pour avoir enfreint des règles anti-COVID-19 en 2020 et 2021.

En 1985, sous le gouvernement de Brian Mulroney, le Canada a eu son Tunagate, vente de thon impropre à la consommation humaine autorisée par le ministre des Pêches et Océans John Fraser. Plus près de nous, au début des années 2000, le Shawinigate, une affaire de transactions autour de l’Auberge Grand-Mère, embarrasse le premier ministre Jean Chrétien sans que ce dernier soit blâmé.

« En linguistique, un suffixe [-eur, -ien, -isme] est quelque chose qui ne peut être utilisé tout seul. Mais il est vrai ici que “-gate”, qui signifie “porte”, fonctionne comme un suffixe », indique Julie Auger, professeure titulaire de linguistique au département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal. « Les locuteurs utilisent la langue de façon créative. »

En faisant des recherches pour cette entrevue, Mme Auger a découvert que, post-Watergate, le suffixe avait été utilisé « très rapidement », à savoir dès 1974 avec le néologisme Vietgate.

Effectivement, dans une chronique publiée le 12 septembre 1974 dans le New York Times, le chroniqueur William Safire, ancien rédacteur de discours de Richard Nixon, évoque la « Vietgate Solution », proposition d’amnistie générale pour les conspirateurs du Watergate et les jeunes réfractaires à servir au Viêtnam.

image FOURNIE PAR LIBÉRATION

La une de Libération du 16 septembre 2020

« Beaucoup de nouveaux mots avec suffixe ont des vies éphémères », fait remarquer Mme Auger. Par exemple, après l’apparition du (vrai) mot « présentiel » durant la pandémie, il y a eu des déclinaisons telles qu’« abstentiel » et « distantiel », a-t-elle noté. Et aussi cette perle, « démerdentiel », que Mme Auger a retrouvée le 16 septembre 2020 à la une de Libération.

En effet, ce jour-là, le quotidien français a titré : « Universités – Une rentrée en démerdentiel ».