(Washington) Le département américain de la Justice a engagé mardi des poursuites contre le magnat américain des casinos Steve Wynn pour le forcer à se déclarer comme « agent » de la Chine aux États-Unis.

Selon la justice américaine, M. Wynn défendait les intérêts chinois lorsqu’il a rencontré en 2017 Donald Trump et d’autres responsables de son administration afin de les convaincre de révoquer le visa accordé à Guo Wengui, un homme d’affaires chinois en exil et accusé par Pékin de fraude financière.

Steve Wynn a mené « ces efforts à la demande de Sun Lijun, qui était alors ministre du MPS », le ministère chinois de la Sécurité publique, indique la justice américaine.

À l’époque, l’entreprise de Steve Wynn possédait trois casinos à Macao, région semi-autonome chinoise. Selon un document judiciaire, le magnat américain a relayé la demande de M. Sun pour « protéger ses intérêts commerciaux à Macao ».

M. Wynn, qui a possédé des casinos à Las Vegas et fut membre de la direction du parti républicain, a aussi eu « plusieurs conversations » avec des hauts responsables de la Maison-Blanche « en vue d’organiser une rencontre avec Sun (Lijun) et d’autres responsables » de la République populaire de Chine, peut-on lire dans ce document.

Invité à réagir, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a fustigé mercredi des États-Unis qui « exagèrent délibérément la théorie de la menace chinoise ».

Les États-Unis doivent « abandonner leur mentalité de Guerre froide […] et cesser de diffamer la Chine », a dit devant la presse le diplomate.

Steve Wynn, auquel il a été recommandé de s’enregistrer comme lobbyiste pour le compte de la Chine en raison d’une loi l’exigeant, a refusé, ajoute la plainte.

Accusé d’agression sexuelle sur plusieurs employées de son groupe Wynn Resorts, le magnat américain avait quitté en 2018 son poste de PDG et démissionné de ses fonctions de responsable des finances du parti républicain.