(Washington) Des céramiques de Picasso, des toiles de maître ou encore un manteau de vison : une collection d’objets personnels de Ruth Bader Ginsburg va être mise aux enchères près de Washington, nouvelle illustration de l’étonnante popularité de l’ancienne doyenne progressiste de la Cour suprême des États-Unis.

Le produit de la vente sera versé au profit de l’opéra de la capitale américaine, art qui fut une passion pour la célèbre juge décédée en septembre 2020 à l’âge de 87 ans.

Parmi les lots phares de cette vente, prévue les 27 et 28 avril, figure le manteau en fourrure de la magistrate, connue pour son style vestimentaire suranné qui ne l’a pas empêchée de devenir une icône auprès des jeunes, malgré l’austérité de l’institution judiciaire où elle a siégé plus d’un quart de siècle.  

Ruth Bader Ginsburg s’est fait connaître dans les années 1970 en tant qu’avocate en remportant plusieurs batailles judiciaires qui ont fait tomber toute une série de lois discriminatoires pour les femmes.  

En 1993, nommée par Bill Clinton, elle est devenue la deuxième femme à siéger à la Cour suprême des États-Unis, où elle a défendu d’autres causes progressistes, dont les droits des minorités sexuelles ou des immigrés.

Par ce travail, Ruth Bader Ginsburg est devenue au fil des années une icône chez les démocrates, étant même surnommée « Notorious RBG » en référence au rappeur assassiné Notorious BIG.

Photo STEPHEN CROWLEY, archives New York Times

Ruth Bader Ginsburg, en 1993

Ses gants de maille fine, son collier de perles et son jabot en mousseline ornant sa robe noire de magistrate sont devenus emblématiques au point d’être repris en costume pour la fête d’Halloween.

En 2016, le public du Kennedy Center, dans la capitale américaine, avait salué d’une ovation l’apparition de « RBG » sur la scène de l’opéra dans lequel elle tenait, à 83 ans, un petit rôle parlé.

« La juge était une championne des arts au sens large, mais rien ne se rapprochait de sa passion pour l’opéra. Elle assistait régulièrement aux évènements de l’opéra national de Washington », avait déclaré l’institution culturelle à l’occasion de son décès.