(Washington) Les élus de la Chambre des représentants des États-Unis ont voté vendredi pour interdire tout type de discrimination raciale fondée sur les coupes de cheveux (coupe afro, tresses, dreadlocks).

Ce projet de loi vise explicitement à protéger les Afro-Américains victimes de règlements leur imposant certaines coupes, notamment à l’école ou sur leur lieu de travail.

« En tant que femme noire qui adore ses tresses, je sais ce que c’est de se sentir rejetée à cause de ma coupe de cheveux », a lancé l’élue du Missouri Cori Bush juste avant le vote.

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Cori Bush, représentante démocrate

Les exemples de ce type de discrimination sont nombreux aux États-Unis : fin 2019, un adolescent noir du Texas avait été suspendu de son école secondaire et menacé d’exclusion s’il ne coupait pas ses dreadlocks jugées trop longues, une sanction qui avait suscité de vifs débats et des accusations de préjugés racistes.

Lors d’un tournoi scolaire de lutte en décembre 2018, un arbitre avait aussi intimé à un écolier noir de se couper les cheveux sous peine de disqualification, arguant que sa coiffure n’était pas réglementaire.

« Détourner des questions »

Les détracteurs du projet de loi, comme le républicain Jim Jordan, ont toutefois accusé les démocrates de se « détourner des questions qui préoccupent les Américains » comme l’inflation ou le prix à la pompe.

« Je pense qu’il est entièrement possible de s’occuper des deux [chantiers] en même temps », lui a rétorqué l’élue Sheila Jackson Lee.

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Sheila Jackson Lee, représentante démocrate

Le projet de loi bénéficie aussi du soutien de Joe Biden.

« Le président estime que personne ne devrait se voir refuser la possibilité d’obtenir un emploi, de réussir à l’école ou sur son lieu de travail, de trouver un logement ou d’exercer ses droits en raison de la texture de ses cheveux ou de sa coupe », a souligné la Maison-Blanche dans un communiqué.

Le texte prend désormais la route du Sénat où son sort est toutefois plus incertain.

Plusieurs États américains ont déjà décidé de leur propre chef d’interdire les discriminations capillaires, à commencer par la Californie, à l’été 2019.

Et après n’avoir autorisé que le chignon lisse comme coupe pour les femmes militaires durant des années, l’armée américaine a révisé ses normes en janvier 2021 pour mieux refléter la diversité dans ses rangs.