(Washington) Le président Joe Biden a décrié vendredi l’adoption d’une loi « dangereuse » par le parlement de Floride, qui a réduit de 24 à 15 semaines de grossesse le seuil légal pour avorter dans cet État du sud-est des États-Unis.

La loi, adoptée jeudi soir par les élus républicains du Sénat de l’État, prévoit des exceptions s’il y a un « risque grave » pour la santé de la femme ou une anomalie létale du fœtus, mais pas en cas de viol ou d’inceste.

Déjà adopté par la Chambre des représentants de Floride, le texte, qui s’inscrit dans une offensive en cours dans tous les États républicains, doit désormais être promulgué par le gouverneur Ron DeSantis, qui le soutient.

C’est une « loi dangereuse qui va restreindre de manière importante l’accès des femmes à des soins de santé reproductive », a tweeté le président démocrate, sans utiliser le terme « avortement » que ce fervent catholique rechigne à mentionner.

« Mon gouvernement se battra contre l’érosion continue des droits constitutionnels des femmes », a-t-il ajouté.

La loi de Floride est comparable à un texte du Mississippi, dont la légalité est en examen à la Cour suprême des États-Unis. La plus haute juridiction du pays, profondément remaniée par Donald Trump, doit rendre sa décision avant la fin juin.

Lors de l’examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu’ils pourraient profiter de ce dossier pour réduire voire annuler le droit à l’avortement. Reconnu dans l’arrêt historique « Roe v. Wade » de 1973, ce droit est aujourd’hui valable tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.

Galvanisés par la majorité conservatrice de la Cour, plusieurs États républicains ont adopté récemment des lois très restrictives sur l’avortement. Le Texas est allé le plus loin en interdisant d’interrompre toute grossesse dès que les battements de cœur de l’embryon sont perceptibles, environ quatre semaines après la fécondation.

La Floride, comme l’Arizona ou la Virginie-Occidentale, a préféré suivre une voie médiane. Leur pari ? Si la Cour se contente de réduire le seuil légal pour avorter, leurs lois pourront rester en vigueur.