(New York) Californie, New Jersey, Connecticut et même New York : des États américains dirigés par les démocrates annoncent cette semaine la levée du port du masque obligatoire en intérieur – une mesure jamais imposée dans des États républicains – au moment où l’épidémie de COVID-19 commence à refluer dans le pays.

Le port du masque est un marqueur politique très fort aux États-Unis, où l’obligation de se couvrir le visage est considérée comme une entorse aux libertés individuelles par une grande partie de la droite et du parti républicain.

Ainsi en presque deux années de pandémie – qui a fait plus de 900 000 morts dans tout le pays – des États gouvernés par des républicains, comme la Floride et le Texas, ont toujours refusé d’appliquer l’obligation du port du masque, tandis qu’il a été facilement imposé dans les commerces, écoles, administrations, transports et parfois les entreprises dans des États démocrates.  

Mais depuis lundi, des États de la côte Est et de la côte Ouest, qui votent traditionnellement démocrate et appliquent des mesures sanitaires strictes, s’engagent vers des assouplissements.

Dans l’État de New York – et sa mégapole épicentre de la pandémie en 2020 – la gouverneure de l’État Kathy Hochul doit annoncer mercredi une levée de l’obligation du port du masque et de la présentation d’un passeport vaccinal dans les lieux publics fermés comme les lieux de restauration, affirme mardi soir le New York Times.

D’après le journal, les autorités entendent apaiser des tensions et des conflits fréquents qui éclatent dans des magasins et restaurants de quartiers huppés et conservateurs de la ville et de l’État. Mais avec au moins 38 000 morts en deux ans, New York reste traumatisée et le port du masque est bien respecté dans les transports et les lieux publics clos, voire dans les rues.

« Retour à la normale »

C’est le New Jersey, voisin de New York, qui a ouvert la voie.

Dès lundi, le gouverneur Phil Murphy, réélu de justesse en novembre, a annoncé que le port du masque ne serait plus obligatoire dans toutes les écoles de l’État à partir du 7 mars, « un pas énorme vers un retour à la normale pour nos enfants ».

Il avait été suivi par son collègue Ned Lamont, gouverneur du Connecticut, où l’obligation du masque à l’école sera levée le 28 février.  

Autre petit État, le Delaware-résidence du président Joe Biden-a également annoncé lundi soir par la voix de son gouverneur John Carney que l’obligation du port du masque dans les lieux clos ne sera plus qu’un souvenir dès ce vendredi et dans les écoles le 31 mars.

Mais c’est le gouverneur Gavin Newsom, chef de l’exécutif de l’immense et très peuplée Californie (40 millions d’administrés), qui a marqué les esprits lundi soir : plus de masque obligatoire en intérieur pour tous les résidents vaccinés à compter du 15 février.

Des cas en baisse

Gavin Newsom a invoqué sur Twitter « un taux de contamination en baisse de 65 % depuis le pic du variant Omicron » et une « stabilisation des hospitalisations dans tout l’État ». En revanche, le port du masque restera en vigueur dans les écoles et pour les personnes non vaccinées, le gouverneur les sommant de « se faire vacciner » ou de recevoir leur troisième dose.

Enfin en Oregon, la gouverneure Kate Brown a annoncé sur Twitter qu’elle « lèverait les obligations du port du masque au plus tard le 31 mars ».

Les contaminations quotidiennes aux États-Unis sont en chute libre avec un peu moins de 300 000 cas par jour en moyenne sur sept jours glissants, selon les autorités sanitaires. Loin du pic de 800 000 cas atteint mi-janvier.

Le pays a toutefois franchi le 4 février la barre des 900 000 morts de la COVID-19 en près de deux ans, selon l’université Johns Hopkins. Le seuil des 800 000 décès avait été passé mi-décembre.

En raison du décalage entre les contaminations et les décès, le nombre de morts continue d’augmenter dans ce pays où seulement 64 % de la population est entièrement vaccinée, malgré la grande facilité d’accès aux doses.