(Saint Paul) George Floyd aurait pu être sauvé si les policiers de Minneapolis l’avaient placé dans une position pour respirer plus facilement, et ses chances de survie « auraient doublé ou triplé » s’ils avaient pratiqué la réanimation cardiorespiratoire dès que son cœur s’est arrêté, a témoigné lundi un spécialiste des poumons au procès de trois anciens officiers accusés d’avoir violé les droits civils de M. Floyd.

M. Floyd est décédé parce que ses voies respiratoires supérieures ont été comprimées par le genou de l’officier Derek Chauvin, tandis que sa position sur l’asphalte avec ses mains menottées derrière le dos — que deux autres officiers ont maintenue — n’a pas permis à ses poumons de se dilater, a mentionné Dr David Systrom. Cela a restreint le flux d’oxygène et augmenté les niveaux de dioxyde de carbone dans son corps, a précisé le pneumologue et médecin de soins intensifs au Brigham and Women’s Hospital de Boston, lors du procès fédéral de J. Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao.

« L’oxygène délivré au cœur et au cerveau est essentiel à la survie », a déclaré Dr Systrom, qualifiant plus tard la mort de M. Floyd « d’évènement d’insuffisance respiratoire éminemment réversible ».

PHOTO BUREAU DU SHÉRIF DU COMTÉ DE HENNEPIN, VIA ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Les ex-policiers J. Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao sont accusés d’avoir privé George Floyd, 46 ans, de ses droits lorsqu’ils ne lui ont pas apporté d’aide médicale alors que leur collègue Derek Chauvin s’est agenouillé sur le cou de l’homme noir pendant 9 minutes et demie.

MM. Kueng, Lane et Thao sont accusés d’avoir privé M. Floyd, 46 ans, de ses droits lorsqu’ils ne lui ont pas apporté d’aide médicale alors que M. Chauvin s’est agenouillé sur le cou de l’homme noir pendant 9 minutes et demie. MM. Kueng et Thao sont également accusés de ne pas être intervenus dans le meurtre de mai 2020 qui a déclenché des manifestations dans le monde entier et un réexamen du racisme et de la police.

M. Kueng s’est agenouillé sur le dos de Floyd et M. Lane lui a tenu les jambes pendant que M. Thao retenait les passants.

Dr Systrom, qui est également professeur agrégé à la Harvard Medical School, a observé les vidéos de caméras corporelles des policiers. Celle de M. Kueng le montre tenant le poignet de Floyd tout en appuyant sur le dos de M. Floyd, ce qui l’aurait empêché de pouvoir soulager la pression. Dans celle de M. Lane, il semble que le genou de M. Kueng exerce une pression sur l’abdomen de la victime. « Il est difficile de savoir » si Floyd serait mort sans la pression appliquée par M. Kueng, selon le médecin.

Il a précisé que la restriction des jambes de M. Floyd par M. Lane aurait également empêché M. Floyd de se mettre en position de respirer correctement.

Le procureur Manda Sertich a demandé ce qui aurait pu être fait, le cas échéant, avant que M. Floyd ne perde connaissance. Dr Systrom a rétorqué que cela « aurait pu être aussi simple que de supprimer la pression sur les voies respiratoires supérieures par le genou » ou de laisser M. Floyd s’asseoir avec des menottes.

Dr Systrom a précisé que M. Floyd n’était pas mort de sa maladie coronarienne ou de son hypertension et qu’il n’y avait aucune preuve d’une crise cardiaque.

M. Chauvin a été reconnu coupable de meurtre et d’homicide involontaire par un tribunal d’État l’année dernière et a plaidé coupable à une accusation fédérale de droits civils. Il est en prison.

MM. Lane, Kueng et Thao feront également l’objet d’un procès distinct en juin pour avoir aidé et encouragé le meurtre et l’homicide involontaire. Tous les trois ont été libérés sous caution peu de temps après avoir été inculpés en juin 2020.