(Washington) Avec quelque 265 000 nouveaux cas de COVID-19 enregistrés chaque jour en moyenne, les États-Unis faisaient face mercredi à une flambée record d’infections, en grande partie liée au variant Omicron et alimentant l’inquiétude pour le système de santé en pleines fêtes de fin d’année.

La courbe des hospitalisations ne suivait toutefois pour le moment pas celle des contaminations, et les experts sanitaires se montraient encourageants face à une accumulation de données pointant vers une moindre sévérité de la maladie causée par Omicron.

La moyenne sur sept jours des cas quotidiens recensés dans le pays a dépassé le précédent pic enregistré lors de la troisième vague, en janvier 2021, qui s’établissait à près de 252 000 cas, selon les chiffres de l’université Johns Hopkins mercredi.

« L’augmentation rapide des cas que nous voyons à travers le pays est en grande partie le reflet du variant Omicron exceptionnellement transmissible », a déclaré mercredi lors d’un point presse Rochelle Walensky, la directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).

Omicron est désormais le variant dominant aux États-Unis et représentait environ 59 % des nouveaux cas sur la semaine qui s’est achevée au 25 décembre, selon les CDC.

La courbe des hospitalisations et des décès reste toutefois « relativement » basse pour le moment, a pointé Mme Walensky. « Cela pourrait être dû au fait que les hospitalisations tendent à arriver avec un décalage de deux semaines sur les cas, mais aussi à des indications préliminaires […] d’une maladie moins grave avec Omicron », a-t-elle dit.

Pour le moment, environ 9000 nouveaux patients atteints de la COVID-19  sont hospitalisés quotidiennement aux États-Unis, loin des 16 500 hospitalisations par jour enregistrées début janvier 2021, selon les données des CDC.

Et plus de 1000 personnes meurent en moyenne chaque jour de la COVID-19 actuellement dans le pays – il y a un an, le pic s’établissait à environ 3400 décès quotidiens.

« Sévérité moindre »

« Toutes les indications pointent vers une sévérité moindre d’Omicron comparé à Delta », a déclaré lors du même point presse le Dr Anthony Fauci, conseiller de la Maison-Blanche sur la crise sanitaire.

L’immunologue a présenté des données venues d’Afrique du Sud et du Royaume-Uni. Il y reste toutefois difficile de différencier dans quelle mesure l’amélioration est liée aux propriétés du virus lui-même ou à l’immunité acquise par la population via la vaccination ou une infection passée, a-t-il souligné.

En revanche, il a aussi mentionné des études menées sur des animaux, notamment des hamsters, montrant qu’Omicron « infecte et se répand mal dans les poumons, et est moins pathogène que Delta ».  

Mais attention : pour le système de soins, « le volume de cas extrêmement haut pourrait annuler une partie de l’impact lié à une maladie moins grave »,  a averti M. Fauci. « Et nous ne devrions donc pas nous montrer complaisants car le système hospitalier pourrait malgré tout être mis sous tension. »

Jeff Zients, coordinateur de la lutte contre la pandémie à la Maison-Blanche, a lui défendu les mesures prises par le gouvernement pour organiser à réponse face à Omicron.

« Nous avons aidé plus de 30 États et territoires en déployant plus de 2100 personnels fédéraux, des milliers d’ambulances, de respirateurs et d’autres approvisionnements essentiels », a-t-il déclaré mercredi.

Mais face à un manque de tests disponibles, les autorités américaines ont été très critiquées depuis Noël. Les longues files d’attente se sont accumulées partout dans le pays devant les centres de tests.

Interrogé sur le comportement à adopter, dans ce contexte, pour le réveillon du 31 décembre, Anthony Fauci a estimé que les Américains vaccinés pouvaient se réunir « en famille » avec peu de risque.

En revanche, « si votre programme est d’aller à une fête du Nouvel An avec 40 à 50 personnes […] tout le monde qui s’embrasse et se souhaite la bonne année, je recommanderais que cette année, nous ne fassions pas cela », a-t-il conseillé.

Selon les chiffres de l’université Johns Hopkins, plus de 820 000 personnes sont décédées de la COVID-19 aux États-Unis depuis le début de la pandémie, soit le pire bilan enregistré à travers le monde.