(Washington) Joe Biden entend nommer le cardiologue et chercheur Robert Califf à la tête de la puissante Agence américaine des médicaments, une nomination politiquement très sensible, a-t-il annoncé vendredi dans un communiqué.

Robert Califf, qui avait déjà dirigé la Food and Drug Administration (FDA) sous Barack Obama en 2016 et 2017, est « l’un des experts en essais cliniques les plus expérimentés du pays, il a l’expérience et l’expertise nécessaires pour diriger la FDA à un moment décisif » dans la lutte contre la pandémie, selon la Maison-Blanche.

Le président des États-Unis salue aussi dans le communiqué le « travail incroyable » fourni par Janet Woodcock, qui occupait le poste par intérim. Elle ne pouvait assurer cette fonction que jusqu’au 15 novembre, en l’absence d’une nomination définitive.

En annonçant son choix le 12 novembre, Joe Biden a donc presque attendu jusqu’à la dernière minute.

Pour ce poste comme pour d’autres, le président démocrate est loin d’avoir les coudées franches, en raison de sa très mince majorité au Sénat.

La chambre haute du Congrès américain doit en effet approuver un certain nombre de nominations importantes, comme celle du patron de la FDA ou du chef de la banque centrale américaine, la Federal Reserve – un autre poste majeur pour lequel la Maison-Blanche n’a pas encore annoncé de choix.

Avant même le communiqué de la Maison-Blanche, et alors que le nom de Robert Califf circulait dans plusieurs médias, sa nomination avait déjà été critiquée avec virulence par un sénateur démocrate désormais bien connu des Américains, Joe Manchin.

Le sénateur de Virginie-Occidentale, qui menace déjà de bloquer certains des grands projets économiques et sociaux de Joe Biden, a estimé vendredi dans un communiqué que la nomination de Robert Califf était « une insulte aux nombreuses personnes et familles dont les vies ont été bouleversées à cause d’une dépendance » aux opiacés, en raison de « ses liens importants avec l’industrie pharmaceutique ».