(Washington) La justice américaine a réclamé 51 mois de prison contre un militant pro-Trump complotiste, devenu l’un des assaillants emblématiques du Capitole avec sa coiffe aux cornes de bison le 6 janvier dernier, selon des documents judiciaires.

Jacob Chansley, « chaman » autoproclamé et adhérent aux théories du complot de QAnon, avait été arrêté quelques jours après les faits. Encourant jusqu’à 20 ans de prison, il avait plaidé coupable d’intrusion illégale et de conduite violente début septembre devant un tribunal fédéral de Washington.

Son avocat, invoquant « ses remords sincères », ses problèmes psychologiques et les 317 jours passés en détention, a plaidé la « compassion du tribunal » pour imposer une peine « beaucoup plus légère ».

Armé d’une lance, torse nu et affublé d’une coiffe de cornes de bison, le trentenaire originaire de Phoenix, dans l’Arizona, avait participé à l’envahissement du Congrès, avec des centaines de partisans de Donald Trump, pour empêcher les élus de valider la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle.  

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Jacob Chansley

Un autre assaillant, Scott Fairlamb, originaire du New Jersey, a été condamné mercredi à 41 mois de prison pour sa participation à l’attaque et pour avoir agressé un policier, la peine la plus sévère énoncée jusqu’ici contre les quelque 660 personnes inculpées pour l’attaque contre le siège du Congrès. Il avait plaidé coupable en août.  

Mais pour expliquer sa sévérité, l’accusation note dans un document publié mardi soir que Jacob Chansley avait « bien avant les évènements du 6 janvier » encouragé sur les réseaux sociaux à « dénoncer les responsables politiques, les médias et le système électoral corrompus ».

Le jour de l’attaque, il a « attisé l’ardeur d’autres émeutiers autour de lui, proféré des insanités et des menaces » et « laissé un mot de menaces » à l’adresse du vice-président Mike Pence, affirme-t-elle.

En plaisant coupable, Jacob Chansley « a accepté la responsabilité pour sa conduite et accepté de coopérer avec les autorités », mais « ces actes font pâle figure à côté du manque de respect que l’accusé a montré pour la loi et pour notre démocratie », estime-t-elle encore.

Au total, 658 personnes ont été inculpées à des degrés divers pour leur participation à l’assaut meurtrier, selon le programme de recherche spécialisé dans l’extrémisme à l’université George Washington.

Cinq personnes sont mortes pendant ou peu après l’attaque, dont un policier et une manifestante tuée par un agent à l’intérieur du bâtiment.

En outre, deux agents de police se sont suicidés dans les jours et les semaines suivantes, sans qu’un lien direct ait plus être établi.