(Miami) Accueillis en fanfare, les élèves de Miami ont fait leur rentrée lundi avec un signe distinctif : le masque, qui fait l’objet d’un bras de fer entre les autorités de Floride et les établissements scolaires en plein regain épidémique dans le pays.

« Je suis un peu stressé mais très excité », témoigne Angel Rosanilla, 17 ans. « C’est ma dernière année de lycée, je n’ai pas été à l’école depuis un an et demi donc je suis content d’être de retour. »

Masque ajusté sur le visage, l’adolescent estime que « les cas grimpent à nouveau donc c’est une bonne chose de se protéger ».

L'école Barbara Goleman a rouvert ses portes comme tous les établissements du district de Miami-Dade, après plus d’un an de cours à distance à cause de la pandémie.

Malgré un décret du gouverneur de Floride, le républicain Ron DeSantis, interdisant aux écoles d’imposer le port du masque aux élèves, une minorité de districts scolaires ont préféré suivre les recommandations de la principale agence de santé publique du pays, les CDC, et rendre le masque obligatoire dans leurs écoles.

En réponse, Ron DeSantis a menacé deux districts rebelles de couper les fonds publics correspondant aux salaires d’une partie des membres de l’administration des écoles.

Protection et prévention

Le masque « n’est pas un symbole politique, c’est un outil de protection, de prévention », affirme à l’AFP Alberto Carvalho, responsable du district scolaire de Miami-Dade, lors d’une visite du lycée Barbara Goleman.

Les élèves croisés dans les couloirs semblent accepter cette ligne de conduite.

« L’année dernière a été très compliquée et j’espère qu’en revenant ici, les choses vont changer », explique Ryan Alu, camarade de classe d’Angel.

« Ça va être inconfortable de porter le masque mais je comprends la décision », ajoute-t-il.

Ron DeSantis assure de son côté défendre les droits des parents d’élèves, qui sont selon lui les seuls à pouvoir décider de ce qui convient à leur enfant.

Mayuli Flancebo, mère d’un élève de l’établissement Barbara Goleman, sait ce qu’elle veut pour son fils : « On se sent plus en sécurité s’ils portent tous le masque », juge la femme de 38 ans.

« Nous sommes anxieux, préoccupés par la flambée du coronavirus. Nous espérons que les confinements ne vont pas recommencer. »

Plus d’un millier d’étudiants ont dû s’isoler après avoir été contaminés par la COVID-19 ou avoir été cas contacts depuis la reprise des cours dans plusieurs comtés de Floride.

Les établissements ayant défié Ron DeSantis ont reçu de nombreux soutiens, notamment du président américain.

« Nous ferons tout notre possible pour soutenir les districts scolaires pour une réouverture sécurisée des écoles », a déclaré Joe Biden la semaine dernière.

Le président démocrate a promis d’utiliser les fonds fédéraux « pour verser les salaires des courageux membres du corps enseignant de Floride, les administrateurs et les autres professeurs qui assurent » la sécurité des enfants.