(Washington) Le plan d’aide d’urgence aux familles, poussé par l’administration Biden et en vigueur depuis mars, semble produire ses premiers effets positifs avec une baisse du nombre d’enfants souffrant d’insuffisance alimentaire, selon une étude publiée cette semaine par le Bureau des statistiques.

« Une baisse du nombre de ménages avec enfants ayant signalé une insuffisance alimentaire et des difficultés à payer les dépenses du ménage peut être liée aux chèques de crédit d’impôt pour enfants émis le mois dernier », selon les résultats d’une enquête prenant « le pouls des ménages » américains (House Pulse Survey).

Le plan de sauvetage américain (The American rescue plan) d’un montant de 1900 milliards de dollars avait été définitivement approuvé par le Congrès le 10 mars et signé le lendemain par Joe Biden.

La pandémie de COVID-19 a jeté une lumière crue sur les inégalités aux États-Unis où il n’existe pas de filet de sécurité sociale et où le taux d’épargne est faible voire inexistant pour les foyers les plus modestes ainsi que pour les minorités noire et hispanique.

À son arrivée à la Maison-Blanche, Joe Biden avait déploré « le scandale » d’un pays, première puissance économique du monde, où tant de personnes ont faim.

« Un foyer sur sept aux États-Unis, et plus d’un sur cinq dans les foyers noirs et latinos, rapportent qu’ils n’ont pas assez à manger », avait-il souligné en février en défendant l’American Rescue Plan. « Cela inclut presque 30 millions d’adultes et 12 millions d’enfants. »

Pour s’attaquer à cette situation, l’une des mesures phare du plan de 1900 milliards est l’élargissement des crédits d’impôts pour les gardes d’enfants dont les foyers les plus modestes étaient jusqu’alors exclus.

Le service des impôts (IRS) a commencé mi-juillet à émettre un crédit d’impôt mensuel anticipé pour enfants, rappelle le Census Bureau.

« Environ 35 millions de familles ont reçu le premier paiement mensuel pouvant aller jusqu’à 300 dollars pour chaque enfant de 5 ans et moins et jusqu’à 250 dollars pour chaque enfant de 6 à 17 ans », indique-t-il.

Il ajoute que les ménages avec enfants ayant signalé une insuffisance alimentaire ont reculé de 3 points de pourcentage entre les enquêtes menées avant et après ces versements.  

« Les adultes des ménages sans enfants n’ont pas vu de changement dans l’insuffisance alimentaire au cours de la même période », note-t-il.

De nombreuses personnes ayant participé à l’enquête ont indiqué que les chèques reçus ont permis de payer une multitude de choses.

Mais près de la moitié (47 %) ont déclaré le dépenser pour la nourriture. En outre, 17 % des ménages ayant au moins un enfant de moins de 5 ans ont indiqué avoir consacré ce chèque à la garde d’enfants.

Les paiements doivent se poursuivront mensuellement jusqu’en décembre.

Le département du Trésor a annoncé vendredi que l’État avait procédé à la seconde déduction fiscale au titre de crédit d’impôt pour un montant total de 15 milliards de dollars.  

« Aujourd’hui, 61 millions d’enfants à travers l’Amérique bénéficient du crédit d’impôt anticipé pour enfants, aidant les familles à mettre de la nourriture sur la table et à répondre aux besoins de la prochaine génération », a déclaré le secrétaire adjoint Wally Adeyemo dans un communiqué.

Le Trésor, se référant à l’étude du Census, a estimé que « cet allégement fiscal a[vait] un réel impact sur la vie des enfants américains ».