(Washington) Le chef des républicains au Sénat américain Mitch McConnell a éreinté jeudi la politique « dangereuse » en Afghanistan du président démocrate Joe Biden, après l’annonce de l’envoi de milliers de soldats à Kaboul pour évacuer diplomates ou ressortissants face à l’avancée rapide des talibans.

« L’Afghanistan fonce vers un immense désastre, prévisible et qui aurait pu être évité. Et les tentatives surréalistes de l’administration de défendre la politique dangereuse du président Biden sont franchement humiliantes », a tonné l’influent sénateur dans un communiqué.  

« Les décisions du président Biden nous précipitent vers une suite encore pire que la chute humiliante de Saïgon en 1975 », à la fin de la guerre du Vietnam, a-t-il ajouté.  

Cet épisode, immortalisé par des images de réfugiés embarquant à bord d’un hélicoptère sur le toit d’un immeuble, a marqué les mémoires américaines.

Les talibans se sont rapprochés jeudi de la capitale afghane et ont pris Hérat, la troisième ville d’Afghanistan.

Les États-Unis ont décidé de « réduire encore davantage » leur « présence diplomatique » à Kaboul « dans les prochaines semaines », a dans la foulée annoncé la diplomatie américaine.

Pour sécuriser et mener à bien cette évacuation de diplomates américains, le Pentagone va déployer 3000 soldats à l’aéroport international de la capitale afghane.

Ces dernières annonces américaines « ressemblent à des préparatifs pour la chute de Kaboul », a souligné Mitch McConnell, en appelant Joe Biden à « s’engager immédiatement à offrir plus de soutien aux forces afghanes, à commencer par un soutien aérien rapproché au-delà du 31 août », date fixée pour la fin du retrait américain d’Afghanistan.  

« Sans cela, Al-Qaïda et les talibans fêteront peut-être le 20e anniversaire des attaques du 11-Septembre en brûlant notre ambassade à Kaboul », a-t-il mis en garde.

Le conservateur connaît le président américain, un ex-sénateur, depuis des décennies et tous deux ont su en plusieurs occasions coopérer politiquement. Cette fois, l’influent républicain ne lui épargne aucune critique.

« La stratégie du président Biden », arrivé au pouvoir en janvier, « a transformé une situation imparfaite mais stable en une humiliation majeure et une situation d’urgence mondiale en seulement quelques semaines », assène-t-il.