(Albany) Le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, pourrait être accusé de délits si la plainte d’une de ses anciennes adjointes affirmant qu’il lui a touché un sein est fondée, a indiqué samedi le shérif du comté d’Albany.

Craig Apple a promis une enquête complète, mais a ajouté qu’il était prématuré de dire quand M. Cuomo sera lui interrogé.

Nous devons corroborer plusieurs faits. Nous devons réaliser plus entrevues. Nous n’allons pas nous précipiter parce qu’il est ce qu’il est. Nous n’allons pas nous traîner les pieds non plus.

Craig Apple

La plainte enregistrée jeudi est la première démarche judiciaire entreprise auprès d’un corps policier par une présumée victime des prétendues inconduites sexuelles du gouverneur démocrate.

La plaignante soutient que M. Cuomo a placé ses mains sous son chandail et lui a touché les seins quand ils étaient seuls dans la résidence officielle, l’an dernier. Elle a aussi dit aux enquêteurs du procureur général que le gouverneur lui avait aussi tâté les fesses lors de la prise d’une photo.

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Le gouverneur de l’État de New York

Le gouverneur nie avoir touché quiconque de manière inappropriée. Son avocate du gouverneur, Ritan Glavin, soutient que cette allégation est fausse.

« Il a 63 ans. Il a passé 40 ans de sa vie sur la scène publique. Alors, être soudainement accusé d’agression sexuelle par une adjointe qu’il ne connaissait pas vraiment, ça ne passe pas la barre », a-t-elle déclaré.

Le shérif Apple a refusé samedi de publier la plainte, mais il a décrit les allégations comme étant de « nature sexuelle ».

Il a dit que son service était toujours venu en aide aux victimes. Il a souligné qu’il ne craignait pas les représailles pour avoir décidé de lancer une enquête aussi médiatisée.

Je suis le shérif du comté. Je ne vais pas me laisser intimider. Personne ne va me contraindre à quoi que ce soit. Cela ne fonctionnerait pas bien pour personne.

Craig Apple

Les demandes de démissions ou de destitution se sont multipliées après qu’un comité d’enquête indépendant eut conclu que M. Cuomo avait sexuellement harcelé 11 femmes et avait tenté de prendre des mesures de représailles contre l’une de ses accusatrices.

Des avocats de l’Assemblée législative de l’État de New York ont transmis jeudi une lettre au gouverneur, lui donnant jusqu’au 13 août pour répondre aux allégations ou fournir des documents étayant sa défense.

Le comité judiciaire de l’Assemblée compte se réunir lundi pour discuter de la possibilité d’entreprise une procédure de destitution. Une majorité d’élus ont déjà indiqué qu’ils opteraient pour cette démarche si M. Cuomo ne démissionnait pas.

M. Apple a indiqué qu’il avait réclamé des documents au bureau du procureur général.

« Nous avons tous lu le rapport du procureur général. À ce stade, je suis très à l’aise de dire en toute sécurité que [la plaignante] est en fait une victime. »