(Washington) Les États-Unis, déjà engagés dans une course contre la montre pour évacuer des milliers d’interprètes afghans ayant travaillé pour l’armée américaine avant son retrait d’Afghanistan, ont annoncé lundi qu’ils allaient accueillir des milliers de réfugiés afghans supplémentaires en raison du regain du conflit.

« À la lumière de la hausse de la violence de la part des talibans, le gouvernement américain travaille pour fournir à certains Afghans, y compris ceux qui ont travaillé avec les États-Unis, l’opportunité de bénéficier des programmes d’admission de réfugiés aux États-Unis », a déclaré le département d’État dans un communiqué.

Cette décision « étend la possibilité de relocalisation permanente aux États-Unis à plusieurs milliers d’Afghans et aux membres de leur famille immédiate qui pourraient être en danger en raison de leur proximité avec les Américains, mais qui ne sont pas éligibles aux visas d’immigration spéciaux » actuellement octroyés à une partie des interprètes, traducteurs et autres auxiliaires afghans de l’armée américaine, a-t-il précisé.

Le président américain Joe Biden a fixé au 11 septembre 2001, vingt ans après les attentats d’Al-Qaïda à New York et au Pentagone qui avaient déclenché leur intervention, la date-butoir pour le retrait total des forces américaines d’Afghanistan.

Mais les talibans ont lancé une offensive généralisée, faisant craindre qu’ils ne prennent le pouvoir par la force au départ des forces étrangères et qu’ils ne se vengent contre les Afghans qui ont travaillé pour ces dernières.

Pour les évacuer, la diplomatie américaine a commencé à leur fournir des visas d’immigration spéciaux. Un premier groupe de 200 personnes est arrivé vendredi aux États-Unis, sur 2500 ayant franchi toutes les étapes pour l’obtention de ce visa et qui sont attendues dans les prochaines semaines.

D’autres, dont le processus n’est pas aussi avancé, doivent être mis à l’abri dans des bases américaines à l’étranger pour être en sécurité le temps d’attendre leur visa.

Mais quelque 20 000 Afghans ayant travaillé pour l’armée américaine ont demandé à être accueillis aux États-Unis, selon la Maison-Blanche, et leur nombre pourrait s’élever à 100 000 selon certaines estimations si l’on compte les membres de leurs familles. Et tous ne sont pas éligibles à ces visas spéciaux.

D’où l’idée de les faire bénéficier d’un des programmes d’admission des réfugiés aux États-Unis, même si le département d’État n’a pas précisé les délais d’un tel processus, souvent complexe avant l’arrivée sur le sol américain.