(Washington) Les États-Unis ne laisseront pas entrer les Cubains ou Haïtiens qui tenteront de fuir par la mer leurs pays en crise, a déclaré mardi le ministre américain à la Sécurité intérieure, en les appelant à ne pas entreprendre ce voyage périlleux.

Alejandro Mayorkas a expliqué lors d’une conférence de presse que « les garde-côtes des États-Unis avaient déployé un dispositif aérien pour suivre la situation » après l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse le 7 juillet et les manifestations historiques dimanche à Cuba.  

PHOTO JOHAN ORDONEZ, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

« Ça ne vaut pas le coup de prendre ce risque. Soyons clair, si vous prenez la mer, vous n’entrerez pas aux États-Unis », a martelé le ministre Alejandro Mayorkas, lui-même né à Cuba et réfugié enfant aux États-Unis.

« Nous n’avons pas observé d’augmentation des tentatives de prendre la mer, mais, comme toujours, certaines personnes prennent ce risque », a-t-il poursuivi. « Ces individus sont interdits d’entrée et refoulés vers Cuba ou Haïti », a encore dit M. Mayorkas, en tentant de dissuader les candidats à l’émigration.

20 noyades récentes

« Les eaux dans le détroit de Floride et des Caraïbes sont dangereuses, surtout en cette période d’ouragans. Des gens vont mourir », a-t-il souligné, en notant que 20 personnes étaient mortes ces dernières semaines en tentant la traversée.

« Ça ne vaut pas le coup de prendre ce risque. Soyons clairs, si vous prenez la mer, vous n’entrerez pas aux États-Unis », a martelé le ministre, lui-même né à Cuba et réfugié enfant aux États-Unis.

Après la révolution castriste de 1959, les États-Unis ont autorisé tous les Cubains qui entraient dans leurs eaux territoriales à rester sur leur sol. En 1996, cette politique a été modifiée : seuls les Cubains parvenant à poser le pied sur la terre ferme pouvaient espérer rester, les autres étant refoulés vers leur île, située à moins de 150 km de la Floride.

Le président démocrate Barack Obama, qui a normalisé les liens entre les deux pays, y avait mis un terme définitif en 2017 et, depuis, tous les Cubains sont renvoyés vers leur pays. Des dizaines tentent tout de même la traversée chaque année.

Des centaines de Haïtiens, dont le pays est ravagé par la violence des gangs, la misère et l’instabilité, ont également été interceptés en mer et refoulés en 2019 et 2020.