(Berlin) Joe Biden a proposé Amy Gutmann, présidente d’une université d’élite, comme ambassadrice à Berlin, première femme à ce poste resté vacant depuis un an après les tumultueuses années Trump, a appris mercredi l’AFP de sources proches du gouvernement.

« La partie américaine a officiellement informé le gouvernement allemand de cette désignation », ont indiqué ces sources, confirmant des informations du magazine Der Spiegel.

Elle serait ainsi la première femme à occuper le poste d’ambassadrice à Berlin.

Conformément au protocole, sa nomination devra être approuvée par le Sénat américain et par le chef de l’État allemand Frank-Walter Steinmeier.  

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand Andrea Sasse s’est refusée à tout commentaire, soulignant qu’il revenait au gouvernement américain de s’exprimer officiellement à ce sujet.

« Nous nous réjouirions bien sûr si une ambassadrice américaine était nommée en Allemagne », a toutefois poursuivi Mme Sasse lors d’une conférence de presse. « Le poste n’est pas pourvu depuis un certain temps déjà et la fonction d’ambassadeur des États-Unis en Allemagne a une importance énorme pour les relations bilatérales », a-t-elle estimé.

Née à New York, Mme Gutmann, 71 ans, préside depuis 2004 une université privée d’élite à Philadelphie, dans l’État de Pennsylvanie. Elle avait auparavant enseigné la philosophie politique à la renommée université de Princeton.

Son père, de confession juive, avait fui l’Allemagne hitlérienne en 1934 avec sa famille.  

Cette désignation interviendrait en plein dégel des relations germano-américaines, après des années de vives tensions sous l’administration de Donald Trump.

Le précédent ambassadeur des États-Unis Richard Grenell, un fidèle de Donald Trump, avait suscité de nombreuses crispations en Allemagne par ses critiques répétées à l’encontre du gouvernement avant de démissionner en juin 2020.

Il s’était élevé pêle-mêle contre l’insuffisance selon lui des dépenses militaires allemandes, la participation au chantier du gazoduc russe Nord Stream 2, ou encore l’intégration de l’équipementier chinois Huawei à la mise en place de la future 5G.  

L’arrivée de Joe Biden a marqué une amélioration des relations entres les États-Unis et ses alliés européens, en particulier l’Allemagne.

Le président démocrate est notamment revenu sur la décision de son prédécesseur de réduire la présence des troupes américaines en Allemagne, décidant au contraire de la renforcer, et a affiché sa volonté de surmonter les différends concernant le gazoduc Nord Stream 2, et plus largement la Russie.

Lors d’une visite récente en Allemagne, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait même assuré que les États-Unis n’avaient pas de « meilleur ami » que l’Allemagne.

La chancelière Angela Merkel doit se rendre le 15 juillet à la Maison-Blanche, première visite depuis l’entrée en fonction de Joe Biden en janvier.

Plusieurs ministres de son gouvernement ont déjà rencontré leurs homologues sur place, comme récemment le ministre de l’Économie Peter Altmaier, et actuellement la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer.