(Washington) La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé jeudi la création d’une commission spéciale sur l’assaut meurtrier du Capitole, après le blocage par les républicains d’une commission d’enquête indépendante.

« Avec grande solennité et tristesse, j’annonce que la Chambre va établir une commission spéciale sur l’insurrection du 6 janvier », menée par des partisans de Donald Trump au moment où les parlementaires américains étaient réunis pour certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle, a-t-elle dit.

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Nancy Pelosi

« Il est fondamental que nous recherchions la vérité sur ce qu’il s’est passé et que nous nous assurions qu’une attaque comme celle-ci ne puisse pas se reproduire », a poursuivi la cheffe des démocrates au Congrès.  

Fin mai, les chefs républicains s’étaient opposés à la création d’une commission indépendante, avec cinq membres choisis par les démocrates et cinq autres choisis par les républicains, sur le modèle exact de celle créée après le 11 septembre. Ils estimaient que les investigations parlementaires déjà en cours et le travail de la police suffisaient.

Même si six sénateurs républicains s’étaient ralliés aux démocrates, le Congrès n’avait pas approuvé son lancement.  

Un mois plus tard, les démocrates annoncent donc cette nouvelle commission, censée centraliser les multiples enquêtes parlementaires déjà lancées. Composée d’élus, elle risque d’être perçue comme moins impartiale.  

« Il aurait été préférable d’avoir une commission extérieure », a admis Nancy Pelosi en conférence de presse jeudi. « Mais je n’ai aucune intention de me détourner de nos responsabilités », a-t-elle poursuivi en disant espérer que le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, nomme « des gens responsables » pour siéger à la commission spéciale.

« Il est évident que les républicains ont peur de la vérité », a-t-elle asséné.  

Au-delà des débats politiques, la police fédérale a déployé depuis janvier des moyens considérables pour identifier les quelque 800 personnes impliquées dans l’assaut sur le siège de la démocratie américaine, qui avait choqué le monde entier.

« Nous avons franchi le seuil de 500 arrestations » grâce aux « efforts extraordinaires des enquêteurs et des procureurs », s’est félicité jeudi dans un communiqué le ministre de la Justice Merrick Garland.

« Cela n’aurait pas été possible sans l’aide des Américains qui ont transmis plus de 200 000 documents numériques » pour aider à identifier les coupables, a-t-il ajouté, en notant que, pour la première fois, un homme avait été arrêté jeudi pour l’agression d’un journaliste.

Shane Woods, 43 ans, avait, entre autres actes violents, poussé un caméraman.