(Washington) Le secrétaire américain à la Justice a annoncé vendredi une série de mesures pour lutter contre les restrictions dans l’accès au vote des minorités adoptées récemment par plusieurs États républicains.

« Les progrès pour protéger le droit de vote, notamment des Américains noirs et de couleur, n’ont jamais été réguliers : les moments de progrès ont souvent été suivis d’efforts pour les contrer », a souligné Merrick Garland dans une allocution truffée de références historiques.

Or, « depuis le début de l’année, au moins 14 États ont adopté des lois qui compliquent l’exercice du droit de vote », a-t-il déploré, en critiquant aussi les audits postélectoraux menés par certains États républicains qui « minent la confiance dans la démocratie ».  

« Pour répondre à ce défi », M. Garland a annoncé que les effectifs du département consacrés à la protection des droits civiques allaient doubler d’ici 30 jours.

Ses membres « examineront de près » chaque nouvelle loi, mais aussi les pratiques au niveau local. « Si nous voyons des violations des lois fédérales, nous n’hésiterons pas à agir », a-t-il menacé.

Le gouvernement du président Joe Biden, qui a été élu avec le soutien des électeurs noirs, compte également renforcer le travail de lutte contre la désinformation « qui vise à décourager les électeurs de voter », a-t-il dit.

Le département poursuivra également sans relâche tous ceux qui se livrent à des menaces ou à des violences contre des agents électoraux, a encore annoncé M. Garland.

Son discours intervient alors qu’une loi voulue par Joe Biden, et qui neutraliserait les législations locales, semble dans l’impasse. Le sénateur démocrate Joe Manchin a annoncé dimanche qu’il ne la voterait pas, ce qui compte tenu du rapport de force à la chambre haute (50 démocrates, 50 républicains) semble condamner le texte.

Joe Biden avait pourtant promis le 1er juin de se battre « comme un diable » pour qu’il soit adopté au Congrès, en dénonçant des attaques « absolument sans précédent » contre le droit de vote des minorités.

Les républicains assurent que leurs textes visent à lutter contre la fraude électorale, en écho à l’ancien président Donald Trump qui maintient contre toute évidence que la présidentielle de 2020 lui a été « volée ».