(Washington) Un avocat américain devenu célèbre pour avoir pointé un fusil sur des manifestants antiracistes, en juin dernier dans le Missouri, a annoncé qu’il comptait se présenter au Sénat sous l’étiquette républicaine.

Pieds nus dans le jardin de leur vaste demeure située dans une rue privée de St. Louis, Mark McCloskey et son épouse Patricia, avaient mis en joue les manifestants pacifiques pour les éloigner.

La vidéo de ce couple d’Américains sexagénaires blancs pointant un fusil semi-automatique et une arme de poing sur des manifestants majoritairement noirs avait fait le tour des réseaux sociaux. Donald Trump, alors président, l’avait retweetée sans commentaires.

Le couple, inculpé pour utilisation illégale d’armes à feu, avait été deux mois plus tard l’invité d’honneur de la convention nationale républicaine d’août à Charlotte en Caroline du Nord avant l’élection présidentielle de novembre, remportée par le démocrate Joe Biden face à M. Trump.

« Notre pays est attaqué. Les grands de la technologie, les grandes entreprises, le bourbier de (Washington) DC, tous travaillent ensemble à détruire notre liberté donnée par Dieu, notre culture et notre patrimoine », a déclaré Mark McCloskey dans une vidéo lançant sa candidature.

Il compte se présenter sous l’étiquette des républicains pour le siège détenu actuellement par Roy Blunt, du même parti et qui ne cherchera pas à être réélu aux élections sénatoriales prévues en novembre 2022. Pour obtenir l’investiture, il affrontera l’ex-gouverneur du Missouri Eric Greitens et le procureur de l’État, Eric Schmitt.

La scène qui a rendu célèbres les McCloskey s’est produite lors d’une vague de manifestations du mouvement Black Lives Matter pour dénoncer les violences policières et le racisme, déclenchée par le meurtre en mai 2020 de George Floyd, un homme afro-américain asphyxié sous le genou d’un policier blanc.

« Dieu est venu frapper à ma porte l’été dernier, déguisé en foule déchaînée. Cela m’a vraiment réveillé », a déclaré M. McCloskey mardi sur Fox News. Selon lui, les Américains « en ont marre de la “cancel culture” […] et du gros mensonge du racisme systémique, soutenus par la menace de violences de foules ».

Durant la convention républicaine en août, les McCloskey avaient partagé leurs craintes si M. Trump n’était pas réélu.

« Ce que vous avez vu nous arriver pourrait tout aussi bien arriver à n’importe lequel d’entre vous », avait averti Patricia McCloskey, assise aux côtés de son mari. « Ne vous y trompez pas : peu importe où vous vivez, votre famille ne sera pas en sécurité dans l’Amérique des démocrates radicaux ».