(Washington) Moins de six mois après la défaite de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, la course pour la prochaine investiture républicaine est déjà commencée.

Plusieurs candidats potentiels ont trempé le pied dans la mare pour en prendre la température. L’ancien secrétaire d’État de M. Trump, Mike Pompeo, s’est lancé dans une tournée dynamique, visitant plusieurs États qui joueront un rôle central au cours des primaires de 2024 et signant un contrat avec la chaîne Fox News.

Mike Pence, l’ancien vice-président, a lancé un groupe de défense politique et a conclu un contrat avec un éditeur. Il prononcera plus tard ce mois-ci son premier discours depuis le transfert des pouvoirs.

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L’ancien vice-président Mike Pence

De son côté, le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, courtise les donateurs, même ceux de Donald Trump. Il prononcera ce mois-ci un discours tout juste avant l’ancien président lors d’un souper de collecte de fonds du Parti républicain.

Et qui sait ce que fera Donald Trump ?

L’ancien président avait une emprise si ferme sur les électeurs républicains que les dirigeants du parti craignaient qu’il intimide les autres candidats potentiels en vue de 2024. Mais de nombreux républicains nourrissant des ambitions nationales jettent ouvertement les fondations d’une future campagne pendant que M. Trump réfléchit à ses propres plans.

« On construit l’arche avant qu’il pleuve, souligne Michael Steel, un stratège républicain. Ils vont organiser ce qu’ils ont besoin de faire si M. Trump décide de ne pas se présenter. »

L’ancien président leur laisse pour le moment une grande marge de manœuvre, convaincu que ces candidats potentiels ne menacent guère ses propres ambitions.

« C’est un pays libre. Les gens peuvent faire ce qu’ils veulent, dit un conseiller de M. Trump, Jason Miller. Mais si Donald Trump décide de se présenter en 2024, l’investiture sera la sienne si on prête attention aux sondages publics menés auprès des électeurs républicains. »

Les sondages indiquent que M. Trump demeure une figure dominante parmi les électeurs républicains, malgré sa défaite aux mains de Joe Biden. À tel point, que ceux qui espèrent peut-être lui succéder prennent bien soin de flatter son ego et de préciser qu’ils n’ont pas l’intention de contester sa position.

Le sénateur de Floride Rick Scott, le président du comité sénatorial national républicain, a présenté un prix à Donald Trump, le « Champion for Freedom Award », même si celui-ci ne cesse de s’attaquer au leader de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.

Le lendemain, l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud, Nikki Haley, considérée comme une candidate de premier plan pour 2024, a annoncé à l’Associated Press qu’elle ne lancerait pas dans la course si M. Trump se présentait à nouveau.

Donald Trump, qui s’est placé dans l’ombre depuis sa défaite, envisage d’augmenter bientôt sa visibilité. Ses conseillers discutent de la possibilité d’organiser des rassemblements dès la fin du printemps ou au cours de l’été. « Il y a une demande assez forte là-bas pour amener M. Trump sur la route », dit M. Miller.