(New York) La police de Rochester, dans le nord de l’État de New York, a de nouveau été mise en cause suite à la diffusion d’images de l’interpellation mouvementée d’une femme afro-américaine accompagnée de sa fille, après deux autres incidents ayant déjà fait polémique ces derniers mois.

Mises en ligne vendredi, les images, datées du 22 février, montrent un policier accoster une femme et lui expliquer que le propriétaire d’un commerce tout proche l’accuse d’avoir volé des articles quelques minutes plus tôt.

Elle assure n’avoir rien volé et montre spontanément le contenu de son sac à main. Mais le policier refuse de la laisser partir. Elle se met alors à courir et plusieurs agents la poursuivent avant de la plaquer au sol.

La femme parvient à se relever, et un policier l’asperge alors de gaz au poivre, avant qu’elle ne s’effondre. Séparée de sa mère, la petite fille de 3 ans se met à crier durant plusieurs minutes, jusqu’à ce que les agents les réunissent de nouveau.

Le comité de contrôle de la police de Rochester, où ne siègent que des membres de la société civile, s’est dit « troublé » par les images, qu’il a mises en ligne, a déclaré Shani Wilson, la présidente du comité lors d’un point de presse vendredi.

Pour l’instance, il existe des « parallèles troublants » entre cet incident et une autre intervention de police, fin janvier, lors de laquelle une enfant de 9 ans avait été menottée et aspergée de gaz au poivre.

« Ces incidents inquiétants montrent que la police de Rochester a besoin de changer en profondeur sa culture », a estimé le comité, selon Shani Wilson.

En septembre, les images de l’arrestation, à Rochester toujours, de Daniel Prude, un homme noir en proie à un épisode psychotique, avaient déjà fait scandale.

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED

L'arrestation de l'Afro-Américain Daniel Prude en septembre dernier s'est soldée par sa mort après avoir été asphyxié par une cagoule placée sur sa tête.

Asphyxié par une cagoule placée sur sa tête par les policiers, le quadragénaire avait perdu connaissance avant de mourir, une semaine plus tard.

L’institut médico-légal avait conclu, après autopsie, que la mort relevait d’un homicide, mais un grand jury a décidé fin février de n’inculper aucun des policiers mis en cause pour cette interpellation.

L’affaire faisait écho à celles de George Floyd ou Breonna Taylor, noirs eux aussi, morts lors d’interpellations violentes. Leurs morts ont suscité des centaines de manifestations aux États-Unis depuis le mois de mai.