(Washington) La principale autorité américaine de santé publique s’est vu imposer par l’administration Trump une directive controversée concernant les tests de la COVID-19, au mépris des règles de fonctionnement scientifiques en vigueur en son sein, rapportait jeudi le New York Times.

Les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique aux États-Unis, a publié en août sur son site internet une recommandation déconseillant de dépister les personnes ayant été exposées au virus mais ne présentant aucun symptôme.

Cette recommandation a été vivement critiquée, au moment où la plupart des experts plaidaient pour tester le plus grand nombre possible de personnes dans l’espoir d’enrayer la progression de la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 197 000 morts aux États-Unis.

Selon le New York Times, qui cite des documents internes et des responsables anonymes des CDC, la directive a été « publiée sur le site web de l’agence en dépit de ses sérieuses objections ».

Selon un responsable des CDC cité par le journal, le texte a été réécrit par le ministère de la Santé du gouvernement Trump et par la Maison-Blanche, puis « publié sur le site public des CDC en passant outre la procédure stricte de révision scientifique en vigueur à l’agence », et contre l’avis de plusieurs de ses responsables.

Toujours d’après le New York Times, plusieurs experts médicaux des CDC ont manifesté de « sérieuses objections » à l’égard de ce document qui contenait selon eux des « erreurs élémentaires ». Ce qui n’a pas empêché le gouvernement américain de présenter la directive comme ayant été conçue par les CDC avec l’aval de son directeur, le docteur Robert Redfield.

Les CDC, ainsi que l’Agence américaine des médicaments (FDA), ont été accusées ces dernières semaines de céder aux pressions de la Maison-Blanche pour se plier à la vision de Donald Trump concernant l’épidémie, et notamment à son désir de relancer l’économie.