(Washington) Donald Trump a dit jeudi envisager des taxes punitives contre la Chine après avoir vu des éléments lui faisant penser que le nouveau coronavirus proviendrait d’un laboratoire chinois à Wuhan, récemment pointé du doigt pour son manque de transparence.

« Oui », a-t-il répondu à un journaliste à la Maison-Blanche qui lui demandait : « Avez-vous vu jusqu’ici des choses qui vous permettent de croire sérieusement que l’Institut de virologie de Wuhan est à l’origine » de la pandémie ?

« C’est quelque chose qui aurait pu être contenu à l’endroit d’origine et je pense que ça aurait pu être contenu très facilement », a-t-il déclaré.

Le président américain, qui n’a pas précisé quelles étaient ces preuves, a ajouté qu’il pourrait en conséquence imposer à la Chine « des taxes douanières » punitives.

M. Trump a aussi été interrogé sur une autre éventuelle mesure de rétorsion : que les États-Unis ne remboursent pas leur dette à la Chine. « Je peux le faire autrement. Je peux faire la même chose mais autrement en instaurant des taxes douanières », comme il l’a déjà fait lors du conflit commercial qui l’a opposé à Pékin, a-t-il répondu.

Le chef de la diplomatique américaine Mike Pompeo a de son côté affirmé jeudi ne pas savoir « précisément » où avait démarré la pandémie.

« Nous ne savons pas si cela vient de l’Institut de virologie de Wuhan. Nous ne savons pas si cela vient du marché ou même d’un autre endroit », a-t-il dit dans un entretien à une radio locale.

« Nous n’avons pas ces réponses. C’est la raison pour laquelle le président Trump a clairement fait savoir que nous avions besoin de les avoir », a ajouté le secrétaire d’État américain.

Donald Trump s’en est souvent pris à la Chine depuis le début de l’épidémie, qui a considérablement affaibli l’économie américaine. Or la vigueur de la croissance et de l’emploi était l’un des principaux arguments de campagne du milliardaire républicain, candidat à sa réélection en novembre.

Il accuse ainsi régulièrement la Chine de mentir sur le bilan humain de l’épidémie, alors que son pays compte plus de 63 000 morts officiellement liées à la COVID-19.  

Il a également récemment évoqué la possibilité de demander à Pékin de payer des milliards de dollars de réparations pour les dommages causés par le nouveau coronavirus.