(Washington) Donald Trump, privé de campagne de terrain par le coronavirus et distancé dans les sondages à 26 jours de la présidentielle américaine, s’en est pris de manière très inhabituelle jeudi à deux de ses ministres les plus loyaux, Mike Pompeo et Bill Barr.

Mike Pompeo est l’un des rares membres du gouvernement à avoir résisté au ballet de démissions et limogeages depuis quatre ans, d’abord comme directeur de la CIA puis à la tête de la diplomatie américaine.

Le président des États-Unis, souvent prompt à critiquer ses ministres et conseillers, ne s’était jusqu’ici quasiment jamais attaqué à son secrétaire d’État – qui de son côté s’emploie en public à toujours se montrer d’accord avec le milliardaire républicain.

Mais jeudi matin, sur la chaîne Fox Business, Donald Trump a vivement déploré que Mike Pompeo n’ait pas réussi à trouver de quoi incriminer l’ex-secrétaire d’État démocrate Hillary Clinton dans l’affaire des courriels.

Ces courriels « sont au département d’État mais Mike Pompeo a été incapable de les sortir, ce qui est très malheureux », a dit le président-candidat. « Je ne suis pas content de lui à ce sujet », « il dirige le département d’État, il devrait les sortir », a-t-il insisté.

Hillary Clinton, candidate malheureuse à la Maison-Blanche face à Donald Trump en 2016, s’était vu reprocher d’avoir utilisé un serveur privé pour une partie de sa correspondance au département d’État, et non le serveur gouvernemental sécurisé. En campagne contre elle, le républicain n’avait cessé de réclamer son emprisonnement.

Après une enquête, le FBI n’avait pas retenu de chefs d’accusation contre Hillary Clinton, mais avait estimé qu’elle avait été « extrêmement imprudente ».

Donald Trump a aussi manifesté son mécontentement mercredi à l’égard de son ministre de la Justice Bill Barr, coupable à ses yeux de ne pas avoir engagé de poursuites contre l’ex-président démocrate Barack Obama et Joe Biden, l’ancien vice-président qui le défie désormais dans la course à la Maison-Blanche.

« Franchement, Bill Barr va soit être considéré comme le meilleur ministre de la Justice de l’histoire de notre pays, ou alors il va très mal tourner », a lancé l’ex-magnat de l’immobilier.

« Il a toutes les informations dont il a besoin. Mais ils en veulent toujours plus, toujours plus », « ils n’en ont pas besoin, ils ont plus qu’il n’en faut », a-t-il martelé.

Donald Trump accuse son prédécesseur démocrate de l’avoir fait « espionner » et d’avoir tenté de monter « un coup d’État » contre lui, sans que ces accusations n’aient jamais été étayées.