(Atlanta) À moins de 40 jours de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump force le pas : il a enchaîné vendredi les déplacements, sillonnant l’Amérique dans l’espoir de rattraper son retard sur Joe Biden dans les sondages.

Le programme de la journée était impressionnant : table ronde avec « Latinos pour Trump » à Doral (Floride), discours sur la situation économique des Afro-Américains à Atlanta (Géorgie), réunion de levée de fonds au Trump Hotel (dans la capitale Washington) et rassemblement de campagne à Newport News (Virginie).

Objectif ? Ratisser le terrain bien sûr, comme il l’avait fait avec succès en 2016, mais aussi marquer le contraste avec son adversaire démocrate qui a opté pour un rythme beaucoup moins intense.

« Si je perds contre un type qui ne fait pas campagne… », a-t-il ironisé depuis Atlanta, vantant son bilan en faveur de la communauté afro-américaine.  

« Pendant des décennies, les politiciens démocrates comme Joe Biden ont considéré que les électeurs noirs leur étaient acquis », a-t-il lancé, reprenant un argument régulièrement avancé il y a quatre ans.

Le milliardaire républicain a profité de l’occasion pour rappeler les propos de Joe Biden qui avait affirmé en mai à un animateur de radio qu’il n’était « pas Noir » s’il songeait à voter pour Donald Trump.

« C’était scandaleux et c’était blessant », a-t-il martelé, évoquant ces propos pour lesquels l’ancien vice-président s’était par la suite excusé.

En 2016, Donald Trump avait recueilli 8 % des voix au sein de la communauté noire.

Accompagné de son épouse Jill Biden, ainsi que la candidate démocrate à la vice-présidence, Kamala Harris, Joe Biden s’est de son côté recueilli vendredi devant sa dépouille de la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg au Capitole.

« Endroit magnifique en Italie »

Samedi, le président américain aura une autre occasion de capter toute la lumière avec l’annonce, depuis la Maison-Blanche, du nom de la juge qu’il souhaite nommer pour remplacer l’icône féministe décédée la semaine dernière.

Les républicains disposant de la majorité au sénat, la confirmation devrait être une simple formalité et le milliardaire pourra se vanter d’avoir placé trois juges conservateurs dans le temple du droit américain qui en compte neuf au total.

Deux favorites se dégagent et Donald Trump doit évaluer quelle est la meilleure option pour galvaniser sa base électorale à l’approche du scrutin du 3 novembre.

Amy Coney Barrett, 48 ans, catholique pratiquante, mère de sept enfants, opposée par conviction personnelle à l’avortement, pourrait galvaniser l’électorat religieux conservateur sur lequel Donald Trump s’est largement appuyé il y a quatre ans.

Barbara Lagoa, 52 ans, née en Floride de parents ayant fui le régime communiste de Fidel Castro, est moins connue, mais serait un atout de poids dans cet État du Sud qui pourrait, à lui seul, faire basculer l’élection d’un côté ou de l’autre.

Dans ce contexte, Donald Trump n’aborde plus la pandémie du coronavirus, qui a fait plus de 200 000 morts aux États-Unis, que pour souligner à quel point elle appartient presque déjà — selon lui — au passé.

« Nous n’allons rien fermer ! », a-t-il lancé jeudi soir depuis Jacksonville, en Floride, accusant son rival d’être prêt à mettre l’économie sous cloche.

Annonçant l’arrivée imminente d’un vaccin et prédisant un redémarrage économique spectaculaire, il a aussi fait de l’humour sur le virus.

« Certains l’appellent coronavirus, cela fait penser à un endroit magnifique en Italie », a-t-il lancé, amusé.  

« Mais il n’est pas venu d’Italie, il est venu de Chine ».