(Washington) Un prisonnier condamné à mort pour un quintuple meurtre il y a 27 ans a été exécuté vendredi aux États-Unis au cours de la troisième exécution fédérale appliquée cette semaine après la décision du gouvernement de Donald Trump de mettre fin à un moratoire vieux de 17 ans.

Dustin Honken, 52 ans, a été déclaré mort à 16 h 36 d’une injection létale de pentobarbital, un puissant anesthésiant, à la prison fédérale de Terre Haute, dans l’Indiana (nord), selon le ministère de la Justice.

« Il a reconnu les crimes qu’il a commis et a passé sa détention à les expier », a déclaré dans un communiqué son avocat Shawn Nolan, en affirmant qu’il n’y avait « aucune raison » pour le gouvernement de vouloir l’exécuter.

En guise de derniers mots, il a récité « Heaven-Haven » du poète anglais Gerard Manley Hopkins, a précisé l’avocat.  

Dustin Honken avait été condamné à mort en 2005 pour avoir tué cinq personnes, deux hommes qui devaient témoigner contre lui, ainsi qu’une femme et ses deux petites filles de 6 et 10 ans en 1993 dans l’Iowa (nord-est).  

Trafiquant de drogue depuis son adolescence, il était à l’époque à la tête d’un vaste réseau de production et de vente de méthamphétamines.

« Près de 30 ans après que Honken a pris de sang-froid les vies de cinq personnes, dont deux petites filles, pour se protéger ainsi que son commerce criminel, il a finalement fait face à la justice », a commenté une porte-parole du ministère de la Justice.   

La plupart des crimes commis aux États-Unis sont jugés au niveau des États, dont certains appliquent la peine capitale, mais la justice fédérale peut se saisir des actes les plus graves.

Donald Trump, partisan de la peine capitale comme une majorité d’électeurs républicains, a décidé l’année dernière la reprise des exécutions fédérales, interrompues depuis 2003.  

Meurtres d’enfants

Le calendrier des premières exécutions a été dévoilé en juin. Elles concernaient quatre hommes blancs condamnés à mort pour des meurtres d’enfants.

Daniel Lee a été exécuté mardi et Wesley Purkey jeudi, après des marathons judiciaires qui ont mené leurs avocats jusqu’à la Cour suprême. Ils affirmaient notamment que la santé des nombreux témoins de l’exécution était menacée en raison de l’épidémie de coronavirus.

La cour a rejeté toutes les requêtes et les chances de Dustin Honken de voir son exécution reportée étaient minces. Il avait toutefois reçu le soutien d’un millier de dignitaires religieux qui ont appelé sans succès le président à la clémence.

« Dustin a travaillé chaque jour sa foi catholique qui était le centre de sa vie », a expliqué Shawn Nolan. « L’homme qu’ils ont tué aujourd’hui était un être humain qui aurait pu passer le reste de sa vie à aider les autres et se racheter » de ses crimes, a-t-il dit.

Un quatrième condamné à mort, Keith Nelson, doit être exécuté le 28 août pour l’enlèvement, le viol et le meurtre d’une petite fille de 10 ans.

Avant cette semaine, seules trois personnes avaient été exécutées au niveau fédéral depuis la réinstauration de cette sentence en 1988, dont Timothy McVeigh, responsable de l’attentat d’Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001.