(New York) Michael Cohen, l’ex-avocat personnel de Donald Trump condamné à trois ans de prison pour diverses fraudes et violation des lois électorales, a été replacé en détention jeudi, six semaines après avoir été autorisé à finir de purger sa peine à son domicile pour cause de pandémie.

« Aujourd’hui, Michael Cohen a rejeté les conditions de son assignation à domicile, et a par conséquent été renvoyé dans une prison fédérale », a indiqué à l’AFP un porte-parole du Bureau fédéral des prisons.

Le porte-parole n’a pas précisé quelles « conditions » avaient été rejetées par cet ex-avocat new-yorkais ni dans quelle prison il serait renvoyé.  

Lors d’un point presse téléphonique, l’avocat Lanny Davis, ami et conseiller juridique de Michael Cohen, a suggéré que M. Cohen avait pu être renvoyé en détention parce qu’il entendait publier un livre sur Donald Trump « dans les deux-trois mois à venir », et que certains pourraient vouloir l’en empêcher.  

Selon M. Davis, M. Cohen a refusé jeudi, lors d’une rencontre avec les contrôleurs judiciaires en présence de son avocat Jeffrey Levine, l’une des conditions posées à son assignation à domicile, à savoir l’interdiction de parler à la presse ou de publier un livre.  

Lorsque des agents se sont présentés pour lui passer les menottes après ce refus, et qu’il s’est rendu compte qu’il allait repartir en prison, il a accepté de s’y plier, a affirmé M. Davis, citant un compte-rendu de cette rencontre faite par M. Levine.   

M. Davis a qualifié de « sottises » l’hypothèse selon laquelle M. Cohen avait été renvoyé en prison pour être sorti au restaurant la semaine dernière tout près de son domicile new-yorkais, où il s’était fait surprendre par le New York Post.  

Photo à l’appui, le quotidien avait indiqué que ce repas « pourrait lui coûter la liberté ». Mais selon M. Davis, aucun agent n’a jamais indiqué à M. Cohen qu’une telle sortie lui était interdite.  

Michael Cohen avait été condamné en décembre 2018 à trois ans de prison pour avoir acheté le silence de deux anciennes maîtresses présumées de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016, en violation des lois électorales, ainsi que pour avoir fraudé sur ses impôts et menti au Congrès.

Après avoir travaillé pendant 10 ans pour la Trump Organization et s’être décrit comme le « pitbull » de Donald Trump, il s’était retourné contre l’ex-magnat de l’immobilier new-yorkais, assurant que les actes délictueux qu’il avait commis avaient été perpétrés à sa demande.

Incarcéré en mai 2019, il avait pu retourner à son domicile le 21 mai dernier. Ses avocats avaient fait valoir ses antécédents médicaux, y compris des « problèmes pulmonaires » qui le rendraient particulièrement vulnérable face au virus.