(Washington) Un sergent californien de l’armée de l’air ayant des liens avec un groupe d’extrême droite a été inculpé mardi du meurtre d’un policier de la ville d’Oakland durant une récente manifestation antiraciste — l’un des deux agents qu’il est accusé d’avoir tués.

Selon le ministère de la Justice américain, Steven Carrillo a abattu le policier Patrick Underwood en tirant depuis son véhicule lors d’une manifestation pacifique contre les violences policières, le 29 mai, après la mort de George Floyd.  

Huit jours plus tard, le 6 juin, son van a été retrouvé plus au sud, près de la ville de Santa Cruz. Lorsque les policiers se sont approchés de la résidence de Steven Carillo, celui-ci les a pris en embuscade et a tué un second agent, Damon Gutzwiller.

Le militaire de 32 ans a finalement été arrêté après avoir volé un autre véhicule et tenté de s’échapper.

Selon les autorités, il est associé à l’idéologie « boogaloo », un mouvement anti-gouvernement qui promeut la guerre civile et raciale et dont les adeptes détiennent souvent des fusils d’assaut ou portent des tenues militaires en public.

Selon des informations de médias locaux, Steven Carillo — qui possédait chez lui et dans son van des armes, munitions et de quoi fabriquer une bombe — aurait écrit « boog » sur le capot de son véhicule, avec son propre sang, au moment de son arrestation.  

« Le terme boogaloo est utilisé par les extrémistes pour faire référence à un soulèvement violent ou une guerre civile imminente aux États-Unis », a expliqué mardi le procureur David Anderson lors d’une conférence de presse à Oakland.

C’est le deuxième cas d’arrestation de militants d’extrême droite en lien avec le mouvement de protestation historique ayant suivi la mort de George Floyd, asphyxié sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis le 25 mai.  

À Las Vegas, trois militants d’extrême droite ont été inculpés début juin pour incitation à la violence lors de marches pacifiques fin mai.  

Selon les services du procureur fédéral du Nevada, Nicholas Trutanich, les trois hommes appartenaient également au mouvement « Boogaloo », et étaient notamment en possession d’un cocktail molotov.