(Washington) Le Sénat américain a approuvé jeudi la nomination de l’élu républicain John Ratcliffe, un proche de Donald Trump, à la tête des services de renseignement américains.

M. Ratcliffe a vu sa nomination approuvée de justesse, à 49 voix contre 44, dix mois après avoir été contraint de renoncer à ce poste de directeur du renseignement (DNI), qui supervise et coordonne les activités de la CIA, de la NSA et de 15 autres agences de renseignement.

Donald Trump avait en effet fait part début août de son intention de le promouvoir à ce poste.  

Mais cet ancien maire d’une banlieue aisée de Dallas, et procureur fédéral pendant tout juste un an, en 2007, avait été critiqué notamment par l’opposition démocrate, en raison de son manque d’expérience et de son dévouement envers le président.  

Il avait également été accusé d’avoir exagéré certains faits d’armes et, même dans les rangs républicains, l’enthousiasme était resté mesuré.

Le milliardaire républicain avait finalement renoncé à choisir M. Ratcliffe, dénonçant au passage « la manière très injuste » dont il avait été traité par les médias.  

Suite à cet échec, Donald Trump avait chargé Joseph Maguire, alors chef de l’antiterrorisme, d’assurer l’intérim après le départ le 15 août du DNI Dan Coats, avec lequel il avait fréquemment été en désaccord notamment sur la Russie ou la Corée du Nord.

M. Maguire était pressenti pour être confirmé à ce poste, mais un breffage au Congrès sur de nouvelles ingérences russes dans la campagne de 2020 destinées à favoriser la réélection de M. Trump avait déclenché la colère du président à son encontre.

Le 19 février, Donald Trump a annoncé qu’il remplaçait temporairement M. Maguire par Richard Grenell, alors ambassadeur des États-Unis à Berlin.

Mais M. Grenell a poussé vers la sortie plusieurs responsables des renseignements dont la loyauté envers M. Trump était jugée douteuse et annoncé des réorganisations sans en informer le Congrès préalablement, comme il aurait dû le faire.

Quand la nomination de M. Ratcliffe a été présentée une deuxième fois, certains élus républicains ont donc décidé qu’elle serait préférable à celle de M. Grenell.

Lors de son audition devant le Congrès début mai, M. Ratcliffe s’est engagé à « dire la vérité » à M. Trump et à lui présenter fidèlement les rapports des services de renseignement.