(Washington) Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi que les États-Unis avaient probablement « passé le pic » des nouveaux cas de coronavirus, ajoutant que ces « avancées encourageantes » lui permettraient de dévoiler jeudi des lignes directrices pour rouvrir l’économie. Le président a également menacé de suspendre le Congrès, un geste inédit.

« La bataille continue, mais les données suggèrent qu’à travers le pays, nous avons passé le pic des nouveaux cas », a déclaré le président américain lors de sa conférence de presse quotidienne.

Les États-Unis sont le pays le plus touché au monde par la pandémie, avec 27 850 morts jusqu’ici et plus de de 630 000 cas recensés, selon le comptage de l’université Johns Hopkins qui fait référence.

« Il est évident que notre stratégie agressive fonctionne », a ajouté le président américain.

« Ces avancées encourageantes nous ont placés dans une position très solide pour finaliser des directives pour les États pour rouvrir le pays », a-t-il poursuivi, précisant qu’il les présenterait jeudi.

« Demain sera un très grand jour, nous allons parler avec les gouverneurs, nous aurons des informations sur certaines ouvertures », a-t-il encore dit.

« Nous allons rouvrir des États, certains États beaucoup plus tôt que d’autres. Certains États pourraient en fait ouvrir avant l’échéance du 1er mai », a-t-il assuré.

« Nous allons revenir très fort, nous tous », a-t-il lancé.  

Menace de suspension du Congrès

Donald Trump a par ailleurs menacé mercredi de suspendre le Congrès américain pour forcer la confirmation de juges et autres nominations, en s’appuyant sur un article de la Constitution américaine jamais appliqué auparavant.

PHOTO ANDREW CABALLERO-REYNOLDS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le capitole des États-Unis qui héberge le Congrès.

La chambre haute a suspendu ses séances plénières jusqu’au 4 mai à cause de la pandémie de coronavirus mais se réunit régulièrement en séance « pro forma », ne rassemblant que quelques sénateurs qui peuvent toutefois approuver des textes à l’unanimité.

« Ce qui se fait actuellement de quitter la ville tout en menant des séances pro forma bidon est un manquement au devoir envers les Américains qui ne peuvent pas se le permettre pendant cette crise », a lancé le président républicain.

Lors de sa conférence de presse quotidienne sur la crise du coronavirus, il a exhorté le chef républicain du Sénat à suspendre toutes les séances afin qu’il puisse confirmer lui-même ses candidats.

Si la Chambre des représentants, à majorité démocrate, « n’est pas d’accord avec cette suspension, j’exercerai mon droit constitutionnel de suspendre les deux chambres du Congrès », a-t-il menacé.

« Je préfèrerais ne pas utiliser ce pouvoir », a toutefois souligné Donald Trump.

« La Constitution offre un mécanisme pour que le président puisse remplir des postes dans de telles circonstances », a-t-il insisté.

« Le Sénat devrait soit accomplir son devoir et voter sur les candidats soit il devrait suspendre formellement » toutes les séances, « afin que je puisse faire » ces nominations, a-t-il martelé.

« Aucun président de l’histoire n’a jamais employé le pouvoir constitutionnel de suspendre le Congrès », a réagi sur Twitter un historien spécialiste de l’histoire présidentielle américaine, Michael Beschloss.