(Washington) Cinq membres d’un groupuscule néonazi appelé « Atomwaffen Division » ont été arrêtés mercredi aux États-Unis pour des opérations d’intimidation qui ont notamment visé des journalistes, a annoncé le département de la Justice.

Un ancien leader du groupe, John Denton, 26 ans, a été arrêté au Texas pour avoir coordonné des appels téléphoniques malveillants afin de faire déplacer des unités d’intervention d’urgence à l’adresse de tiers.

Inculpé notamment pour « menace », il avait visé entre novembre 2018 et janvier 2019 une université, une église afro-américaine et le domicile d’un responsable gouvernemental en Virginie, selon le procureur fédéral de cet État de la côte est.

John Denton avait également fait déplacer des policiers dans les bureaux new-yorkais du site d’information Propublica et au domicile d’un de ses journalistes, coupables selon lui d’avoir dévoilé son identité dans des articles consacrés à son organisation.

Selon le Washington Post, il s’était fait passer pour le journaliste en question et avait appelé la police en prétendant être armé et avoir tué sa femme. Des agents étaient intervenus en urgence et avaient brièvement interpellé le reporter et son épouse.

Le militant néonazi encourt jusqu’à cinq ans de prison pour ces fausses alertes dites de « swatting » (du nom des unités d’intervention d’urgence Swat).

Quatre autres membres du groupe Atomwaffen, âgés de 20 à 24 ans, ont été arrêtés pour avoir fabriqué des affiches menaçantes, avec des symboles nazis et des cocktails Molotov, et les avoir adressés à des journalistes juifs ou de couleur ainsi qu’à des militants antiracistes, ont annoncé de leur côté les services du procureur fédéral de l’État de Washington, dans le nord-ouest du pays.

« C’est un avertissement pour tous ceux qui veulent recourir à la violence ou à l’intimidation afin de promouvoir leur idéologie : le FBI reste déterminé à protéger les Américains du terrorisme intérieur », a déclaré une responsable de la police fédérale, Jill Sandborn, citée dans le communiqué.

Depuis les fusillades dans un supermarché d’El Paso au Texas en août (22 morts, en majorité hispaniques) et dans une synagogue de Pittsburgh en novembre 2018 (11 morts), le FBI multiplie les opérations dans les cercles de l’extrême droite blanche radicale.