(Washington) Un millier d’ex-employés du département américain de la Justice ont demandé dimanche la démission du procureur général Bill Barr, qui dirige cette puissante administration depuis un an, en lui reprochant d’être intervenu dans le dossier pénal d’un proche de Donald Trump.

« Personne ne devrait recevoir de traitement de faveur dans des poursuites pénales parce qu’elle est un proche allié politique du président », ont écrit plus de 1100 anciens fonctionnaires, ayant travaillé pour des administrations démocrates et républicaines, dans une lettre ouverte publiée sur l’internet.

L’ancien conseiller et ami de Donald Trump, Roger Stone, a été reconnu coupable d’avoir menti au Congrès et de subornation de témoin dans le cadre de l’enquête sur les ingérences de Moscou dans la présidentielle de 2016, et attend de connaître sa peine.

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Roger Stone

Des procureurs fédéraux avaient conseillé lundi une sentence comprise entre 7 et 9 ans de prison, s’attirant les foudres de Donald Trump qui avait jugé sur Twitter la recommandation « très injuste ». Le lendemain, le département de la Justice les avait désavoué et suggéré une peine « bien moindre » au nom des « intérêts de la justice ».

Bill Barr a ensuite assuré que les commentaires présidentiels n’avaient eu aucun impact sur la décision de ses services, tout en appelant Donald Trump à éviter ce genre de tweets qui rendent son travail « impossible ».

« Nous saluons la reconnaissance tardive par le procureur général Barr que les décisions du département doivent être indépendantes de la politique », commentent les anciens fonctionnaires dans leur lettre. « Mais ses actions pour se plier aux ordres du président parlent plus que ses mots », assènent-ils, en lui demandant de démissionner.

« Comme nous avons peu d’espoir qu’il le fasse, il revient à chaque employé du ministère de prendre les mesures nécessaires pour […] défendre une justice apolitique », ajoutent-ils en les appelant à dénoncer d’éventuelles nouvelles ingérences à leur hiérarchie, se retirer des affaires politisées, voire à démissionner et témoigner publiquement.

La conseillère de la Maison-Blanche Kellyanne Conway a de son côté défendu dimanche le droit du président à « commenter des affaires criminelles ». « C’est différent de prendre son téléphone et de demander à son ministre d’intervenir dans un dossier et le président Trump n’a pas fait ça », a-t-elle martelé sur Fox.